PUBLI-EDITO

Laure d’Hauteville et Johanna Chevalier : « Plus qu’une foire, nous sommes une plateforme qui crée des ponts »

Interview croisée de la fondatrice de Menart Fair et de sa directrice artistique

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 13 mai 2022 - 511 mots

PARIS

Entre la Française, libanaise de cœur, et la Libanaise, installée à Paris depuis 1976, la complicité se poursuit depuis les dernières éditions de Beirut Art Fair. Échange de regards

Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice de Menart Fair, et Joanna Chevalier, directrice artistique. © Gilbert Hage, 2021
Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice de Menart Fair, et Joanna Chevalier, directrice artistique.
© Gilbert Hage

En quoi Menart Fair est-elle une « plateforme » 

Laure d’Hauteville : Menart Fair est une foire marchande, bien sûr, mais elle est aussi une plateforme d’éducation et de dialogue où la médiation est centrale. À la différence des grandes foires, le public n’est pas livré à lui-même, sauf s’il le souhaite. Nous proposons chaque jour plusieurs visites. Lors de la première édition, 27 groupes de collectionneurs et d’institutionnels en ont ainsi bénéficié. Beaucoup de questions sur le travail des artistes ont été posées. Dans une foire composée de 18 galeries, nous pouvons prendre le temps d’y répondre, d’expliquer, de raconter. Nous tenons à ce travail de médiation, car il permet de changer les mentalités, de faire évoluer les regards et de faire naître l’intérêt pour les artistes. 

Joanna Chevalier : Plus qu’une foire, nous sommes une plateforme qui crée des ponts, des liens. J’encourage les galeristes qui n’exposent pas à venir, tout comme les conservateurs de musée, les curateurs, les historiens de l’art, etc. Il est très important qu’ils découvrent les artistes et les galeristes du MENA, discutent avec eux, qu’ils aient envie de les collectionner et de les exposer, pour que cette scène existe au-delà de Menart Fair. Plus les artistes seront inclus dans des expositions en Occident, plus ils auront de visibilité. 

Quels enseignements tirez-vous de la première édition en 2021 ? 

J. C. : Il faut, plus que tout, créer des repères autres que ceux utilisés en Occident, afin que le visiteur s’intéresse progressivement à des artistes auxquels il n’aurait pas forcément prêté attention. Certains artistes historiques de l’art moderne du MENA sont émergents en Europe et aux États-Unis. En France, qui connaît, par exemple, Saloua Raouda Choucair ou Bibi Zogbé ?

L. d’H. : L’émergence n’est pas relative à la carrière d’un artiste dans les pays du MENA, mais à sa visibilité en Europe et au-delà. 

J. C. : D’où l’importance, pour nous, de voir les galeries réexposer des artistes déjà présentés lors de la précédente édition, y compris quand elles les ont déjà vendus. Ces artistes doivent devenir des références. 

Autrement dit, qu’un engouement se crée à partir de Menart Fair ?

J. C. : Absolument. Les collectionneurs doivent se souvenir d’avoir découvert un artiste sur un stand et le collectionner. C’est le seul moyen pour que les cotes s’accroissent. On a parfois envie de pleurer quand on voit la valeur extrêmement basse de certains artistes modernes, comparée à celle d’un artiste de Poush Manifesto. 

L. d’H. Pour cela, étendre notre sphère d’interlocuteurs d’une édition à une autre y participera. Nous avons réussi à placer des artistes en résidence en France, notamment à l’abbaye de Jumièges où se déroulera cet été une exposition consacrée à la photographie libanaise contemporaine. En janvier 2023, nous lancerons également Menart Fair Bruxelles, car il s’agit maintenant de mobiliser davantage d’acteurs européens afin qu’ils servent de courroie de transmission entre les artistes du MENA et la scène artistique internationale. 

Publi-information réalisée en partenariat avec Menart Fair 

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