Galerie - Biennale

La galerie Aaron écartée de la Biennale des antiquaires

Par Vincent Noce · lejournaldesarts.fr

Le 27 juin 2016 - 426 mots

PARIS

PARIS [27.06.16] - Conséquence de l’affaire des faux sièges XVIIIe, après le retrait des Kraemer, le Syndicat national des antiquaires a exclu la galerie Aaron de sa prochaine édition. Hervé Aaron proteste.

Le scandale du faux mobilier XVIIIe sur lequel enquête l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) rejaillit sur la Biennale des antiquaires, prévue en septembre au Grand Palais. Comme l’avait indiqué Le Journal des Arts, la galerie Kraemer a préféré s’en retirer, après la mise en examen de Laurent Kraemer, qui se présente comme une victime dans cette affaire.

Vendredi 24 juin, le Syndicat national des antiquaires, qui en est l’organisateur, a décidé « la suspension » de la participation de la galerie Aaron, suite à l’incarcération de son responsable parisien, Bill Pallot. C’est la première fois depuis la création de ce salon que ces deux vénérables galeries ne participent pas à un évènement, dont Hervé Aaron a lui-même présidé la dernière édition.

Ce dernier a vivement contesté cette exclusion, évoquant l'hypothèse d'un recours judiciaire. Il considère que sa galerie ne peut être tenue pour responsable de l’action d’ « un de ses salariés », d’autant que, « selon les informations disponibles, les meubles pour lesquels il a été mis en examen n’ont jamais été vendus par la galerie ».

Interrogé à New York, où il s’est installé en 2013, Hervé Aaron n’a pas souhaité préciser le statut exact dans la société de Bill Pallot, qui confiait lui-même avoir des parts dans le stock et apparaissait comme son représentant à Paris. Il n’a pas non plus voulu confirmer ses intentions pour sa galerie à Paris et le département mobilier, dont l'avenir paraît singulièrement menacé.

Ayant retardé son verdict de plusieurs jours, le SNA a rejeté un compromis qui aurait permis à Hervé Aaron de n’exposer que des tableaux, dont il a fait sa spécialité. Celui-ci ne s’est pas décidé à venir à Paris s’expliquer avec ses confrères -et avec la Justice. Pour ne rien arranger, Le Monde a révélé que le nom de Bill Pallot apparaissait dans les « Panama papers », parlant d'un « système de dissimulation de ses avoirs » au travers d’un compte en Suisse et d’une société écran au Panama. Son avocat, Me Emmanuel Pierrat, a rétorqué qu’il avait « régularisé sa situation ».

Les mises en examen pour possible blanchiment alimentent la grande frayeur de la profession : voir toutes les enquêtes actuelles pour escroquerie dans le domaine artistique déboucher sur la mise en cause des circuits off-shore dont elle s’est fait un petit paradis.

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