Marseille (13)

Jack London, regards sur des mondes disparus

Centre de la Vieille Charité - Jusqu’au 7 janvier 2018

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 26 octobre 2017 - 263 mots

En ce matin du 23 avril 1907, dans la baie de San Francisco, des milliers de badauds et de journalistes assistent au départ du Snark, un voilier de 17 m que Jack London, le célèbre auteur de L’Appel de la forêt et de Croc-Blanc, s’est fait construire pour tenter une croisière autour du monde.

Cette exposition est une invitation à découvrir les regards humanistes et critiques de l’écrivain engagé – « J’étais socialiste avant d’être écrivain » – et de sa seconde femme, Charmian, sur l’univers si souvent idéalisé et caricaturé des îles du Pacifique : Hawaï, les îles Marquises, les îles de la Société, Samoa, Fidji, les Nouvelles-Hébrides et les îles Salomon. Chacune des étapes donne lieu à des rencontres attachantes et sensibles. Jack et Charmian London acquièrent auprès des populations indigènes de nombreux objets, armes de guerre, objets cultuels… et prennent de très nombreuses photographies sur des mondes en mutation ou en voie de disparition. Les salles du rez-de-chaussée de la Vieille Charité accueillent des objets, des documents rares et des photographies recueillis à chaque étape. L’espace consacré à Hawaï est particulièrement vif et contrasté. L’écrivain se prend de passion pour le surf, « sport royal pour les princes de la terre ». Il découvre aussi l’île Molokai, où vivent regroupés de force huit cents lépreux. Il y réalise d’impressionnantes photographies. La santé de l’équipage, et en particulier celle de Jack London, se détériorant gravement, la croisière sera interrompue en décembre 1908. Nourris de ces riches et lucides rencontres humaines et culturelles, les récits « océaniens » occuperont désormais une place importante dans l’œuvre foisonnante de l’écrivain.

« Jack London dans les mers du Sud »,
Musée d’arts africains, océaniens, amérindiens, Centre de la Vieille Charité, 2, rue de la Charité, Marseille (13), www.maaoa@marseille.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Jack London, regards sur des mondes disparus

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