Rodez (12)

Voyage dans le temps

Musée Soulages jusqu’au 30 avril 2017

Par Aurélie Romanacce · L'ŒIL

Le 17 janvier 2017 - 347 mots

L’ouverture du Musée Soulages en 2014, à Rodez, grâce à une donation conséquente de l’artiste originaire de la région, donne lieu à deux expositions par an pour dresser, selon les vœux de Pierre Soulages, un panorama de la création moderne et contemporaine.

Cette année, le pari était risqué. Concevoir une exposition autour du temps, thème rebattu s’il en est, en réunissant cinquante artistes contemporains aussi éloignés que Jacques Villéglé, Gina Pane ou Laurent Grasso relevait de la gageure. Et pourtant ! Aurore Méchain, directrice adjointe du Musée Soulages et commissaire de l’exposition, réussit une véritable prouesse. Loin d’être un prétexte, le temps est l’occasion d’aborder six grandes thématiques qui traversent l’art de 1945 à nos jours : la guerre, l’histoire de l’art, les métamorphoses et les archives forment les quatre premières salles de l’exposition, tandis que la fin du parcours s’achève sur une dimension plus ludique autour d’un temps du ralentissement et de la poésie. « J’ai essayé de penser cette exposition comme une balade esthétique dans l’art contemporain. J’ai choisi quatre générations d’artistes : les premiers avaient 40 ans en 1945 et les derniers ont 40 ans aujourd’hui », détaille la commissaire d’exposition. L’occasion d’assister à des rapprochements inédits entre des créateurs de différentes générations comme Erró, chef de file des Nouveaux Réalistes et son tryptique Good Morning America (1992), et l’artiste conceptuel Renaud Auguste-Dormeuil et sa cartographie du ciel, la veille du bombardement d’Hiroshima, The Day Before Hiroshima August 5, 1945, 23 : 59  (2004). La force de cette exposition réside aussi dans l’obtention de prêts d’œuvres rarement montrées dans un musée, comme la Tête de partisan de Jean Fautrier (1957), « qui normalement ne voyage plus », confie Aurore Méchain, un assemblage de quinze peintures de François Dilasser, Métamorphoses (1993) ou encore l’affiche d’Anton Prinner, Le Livre des morts des Anciens Égyptiens (1948). Pas moins de dix Frac, trois galeries et plusieurs musées et collectionneurs anonymes ont si bien répondu à l’appel de cette exposition qu’il a fallu refuser certaines œuvres par manque de place ! On ne serait pas contre un second volet.

« Tant de temps ! 50 artistes contemporains au Musée Soulages »

Musée Soulages Rodez, Jardin du Foirail, avenue Victor-Hugo, Rodez (12), www.musee-soulages.rodezagglo.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°698 du 1 février 2017, avec le titre suivant : Voyage dans le temps

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