Toulouse (31)

Toulouse fait sa renaissance

Musée des Augustins - Jusqu’au 24 septembre 2018

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 30 avril 2018 - 338 mots

« La Renaissance à Toulouse, ce n’est pas uniquement le pastel et Nicolas Bachelier », prévient d’emblée Pascal Julien, le commissaire scientifique de l’exposition.

En une formule lapidaire, le professeur d’histoire de l’art moderne résume parfaitement les poncifs auxquels on résume d’ordinaire Toulouse. On connaît en effet mal cette époque et, lorsqu’on en parle, c’est souvent pour la cantonner à ces deux clichés. D’un côté, « l’or bleu », qui a certes participé à la grande prospérité de la cité des Capitouls, mais qui n’explique pas à lui seul la puissance de la Ville rose, et, de l’autre, un sculpteur excessivement surnommé « le Michel-Ange toulousain », ayant occulté dans l’historiographie les autres artistes de son temps. L’exposition propose donc d’ouvrir de nouvelles perspectives stimulantes et de faire le point sur les toutes dernières recherches menées sur cette période effervescente, voire même sur les recherches en cours. Le propos de l’exposition s’est en effet construit sur le travail de jeunes docteurs et doctorants. Un fait rarissime dans l’univers des musées français, où les universitaires ont encore trop peu droit de cité. Cette carte blanche, qui permet de montrer l’histoire de l’art en train de s’écrire, est particulièrement vivifiante. Tout comme les frontières chronologiques de la manifestation, qui définissent une longue Renaissance s’achevant en 1620. Là encore, le parti pris est audacieux, mais fort pertinent. Ambitieuse, l’exposition l’est également dans sa démonstration. Notamment dans sa muséographie efficace, qui valorise élégamment des médiums très variés, mais aussi dans sa médiation vivante et généreuse. En réalité, la seule ombre au tableau pour que cette exposition soit une réussite totale, ce sont les œuvres elles-mêmes. À l’exception de quelques pièces comme les formidables vitraux d’Auch, les remarquables manuscrits présentés à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine (BEP) ou les sculptures de Jean Baudry, peu d’œuvres saisissent vraiment par leur beauté ou leur qualité.
 

« Toulouse Renaissance »,
Musée des Augustins, 21, rue de Metz, Toulouse (31), www.augustins.org ;
« Quand la peinture était dans les livres » ,
Bibliothèque d’étude et du patrimoine, 1, rue du Périgord, www.bibliotheque.toulouse.fr, jusqu’au 16 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°712 du 1 mai 2018, avec le titre suivant : Toulouse fait sa renaissance

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