Le Vénitien n’avait pas fait l’objet d’une exposition monographique depuis soixante-dix ans. À Madrid, le musée du Prado comble cette lacune tout en révélant un scoop : le véritable nom du maître.
Parmi la pléthore d’expositions temporaires, il est des événements que leur ampleur rend
incontournables. C’est le cas de cette grande manifestation consacrée au peintre vénitien Jacopo Robusti Tintoretto (1518/1519-1594) organisée par l’institution madrilène.
L’œuvre de Tintoret, un défi pour la muséographie
Depuis l’exposition organisée au palais Pesaro de Venise en 1937, aucun musée ne s’était en effet attelé à cette tâche difficile, consistant à présenter un panorama complet du travail d’un peintre de grands décors, dont la majorité est encore conservée in situ, à Venise.
De plus, le reste de son abondante production fait encore aujourd’hui l’objet de maintes discussions d’experts.
Il s’agit de dissocier les œuvres du maître, peintures d’atelier – dans lequel travaillaient ses enfants Marietta, Marco et Domenico – et les travaux d’imitateurs. D’où le risque de se fourvoyer au jeu des attributions.
Cette exposition montée par Miguel Falomir, chef du département de la peinture italienne au musée du Prado, permettra sans aucun doute d’avancer dans la connaissance de l’artiste. Jusqu’à aujourd’hui, le peintre n’était en effet identifié – comme c’est encore le cas pour bon nombre d’artistes – que par un surnom, il Tintoretto, hérité de la profession de son père, teinturier de soieries.
Une lettre inédite révèle jusqu’au lieu de naissance de Tintoret
Les travaux menés par les conservateurs du Prado, fruits d’un patient travail de recherche dans les archives, faisant suite à la découverte d’une lettre inédite, ont permis d’identifier le véritable patronyme de l’artiste : Comin, mais aussi son lieu de naissance.
La famille de Tintoret serait ainsi originaire de Brescia, sur la terre ferme, et non de la lagune où l’artiste a fait toute sa carrière. Cette origine lombarde pourrait expliquer la singularité de sa peinture dans le milieu vénitien. Enfin, le document révélerait l’existence de vingt et un frères et sœurs ! Une véritable fratrie, dont on ne sait encore si elle comprenait des peintres, ce qui pourrait éclairer certaines zones d’ombre de son catalogue.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Tintoret
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°590 du 1 avril 2007, avec le titre suivant : Tintoret