XVIIIE SIÈCLE

Raspal, l’élégance provençale jusqu’au bout du pinceau

Le Journal des Arts

Le 5 juillet 2017 - 278 mots

Grasse. Pour les 20 ans du Musée provençal du costume et du bijou, la Maison Fragonard accueille dans ses deux musées privés grassois une exposition sur le peintre arlésien Antoine Raspal (1738-1811).

C’est grâce à l’histoire du costume traditionnel que Raspal arrive aujourd’hui sur les cimaises de ce musée. Clément Trouche, historien du costume, a repéré de longue date la manière de ce peintre, connu pour ses portraits d’Arlésiennes, sortes d’effigies gracieuses exécutées pour l’atelier de couture de ses sœurs. Le commissaire a voulu montrer que cette œuvre est beaucoup plus complexe et riche qu’au premier abord, en retrouvant dans les collections particulières et dans les réserves des musées toute la palette de genre du peintre.

Au Musée Fragonard est présentée la majeure partie du corpus connu de Raspal qui s’établit aux alentours d’une soixantaine d’œuvres ; parmi celles-ci, des portraits d’aristocrates, scènes de genre, sujets religieux. Formé à Paris dans l’atelier de Joseph Marie Vien dans les années 1760, il passera toute sa carrière à Arles. Son morceau de bravoure est L’Atelier de couture, peint aux alentours de 1780. De dimension modeste, le tableau présente une scène de genre, des couturières à l’ouvrage, dans une infinité de détails et avec un sens de la construction confirmé. C’est aussi une mine d’informations sur les costumes et la société arlésienne. Une reconstitution des habits représentés est proposée au Musée du costume grâce à des prêts de pièces d’époque. Se répondent, entre le tableau et les costumes, la délicatesse des broderies, l’originalité des motifs et la créativité des assortiments. Pas étonnant que le couturier Christian Lacroix ait retenue la toile dans sa carte blanche au Musée Réattu d’Arles en 2008.

Antoine Raspal, peintre de l’élégance provençale,
jusqu’au 17 septembre, Musée Fragonard, hôtel de Villeneuve, 14, rue Jean-Ossola, 06130 Grasse.

Légendes Photos :
Antoine Raspal (1738-1811), Arlésienne aux œillets, huile sur toile, 59 x 48 cm © Musée Grobet Labadié, Marseille
Antoine Raspal (1738-1811), Atelier de couture à Arles, vers 1785, musée Réattu, Arles - Photo Wikimedia - Licence Domaine public

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°483 du 7 juillet 2017, avec le titre suivant : Raspal, l’élégance provençale jusqu’au bout du pinceau

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