Puligo, portraitiste raffiné

Florence sort de l’ombre ce disciple d’Andrea del Sarto

Le Journal des Arts

Le 27 septembre 2002 - 489 mots

- DOMENICO PULIGO, À L’OMBRE D’ANDREA DEL SARTO, jusqu’au 5 janvier, Palazzo Pitti, piazza Pitti, Florence, tél. 39 055 23 88 709, tlj sauf le 25 décembre et le 1er janvier, 8h15-14h. Catalogue, éd. Sillabe.

FLORENCE (de notre correspondante) - Élève de Ridolfo del Ghirlandaio et actif entre 1510 et 1527 dans le cercle d’Andrea del Sarto, Domenico Puligo est un acteur oublié de la peinture florentine. Grâce à d’importantes commandes de retables, il avait pourtant connu une relative reconnaissance, dont témoigne la biographie que lui consacre Vasari dans ses Vies des plus excellents architectes, sculpteurs et peintres. Au début du XIXe siècle, la famille de Lorraine exposait encore dans la galerie du palais Pitti huit toiles de Puligo provenant des collections Médicis. C’est précisément à partir de cet important noyau de peintures que s’organise l’exposition dans la Sala Bianca et la Sala di Bona du palais Pitti. Elle offre ainsi un large éventail du parcours artistique bref mais intense de Puligo, thème de l’étude d’Elena Capretti dans son catalogue, l’unique monographie sur l’artiste à ce jour. Les œuvres viennent d’églises florentines et toscanes (parmi celles-ci la Déposition de la prévôté de Santa Maria delle Grazie d’Anghiari et la Présentation de Marie au Temple du conservatoire des Angiolini), mais également de musées étrangers, comme La Vierge à l’enfant et les saints Sébastien et Roch, appartenant à la collection du prince Eszterházy. Parallèlement à l’exécution de retables et de tableaux de dévotion, issus de sa palette raffinée et recherchée, Puligo mène une activité de portraitiste qui révèle un talent surprenant et donne, comme l’affirme Serena Padovani, directrice de la Galerie Palatine, un résultat parfois “désinvolte et très moderne”. On peut voir dans la Sala di Bona le Fattore di San Marco, le Portrait de jeune homme ou le Portrait de dame de la Ball State University de Muncie, dans l’Indiana. Cette dernière toile est une version quasi identique (laquelle est donc de Puligo ?) du portrait conservé à Florence dans le réfectoire de San Salvi.

La dernière section de l’exposition est consacrée aux “artistes excentriques” (tels que Federico Zeri les a définis dans un essai en 1962), dont les destins ont été mêlés à celui de Puligo. Ce dernier, influencé par Andrea del Sarto, est également attiré par la technique de Pontormo et de Rosso ; il suffit de penser au portrait des Offices attribué auparavant à Puligo et restitué à Rosso par Antonio Natali. Par ailleurs, Puligo est souvent confondu avec le Maître des paysages Kress (maintenant Giovanni di Lorenzo Larciani), mais aussi avec Antonio Donnino del Mazziere ou Tommaso di Stefano Lunetti, dont est exposé un Portrait d’homme provenant du Metropolitan Museum de New York. Un jeu d’attributions croisées nous est ainsi proposé.

- DOMENICO PULIGO, À L’OMBRE D’ANDREA DEL SARTO, jusqu’au 5 janvier, Palazzo Pitti, piazza Pitti, Florence, tél. 39 055 23 88 709, tlj sauf le 25 décembre et le 1er janvier, 8h15-14h. Catalogue, éd. Sillabe.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°155 du 27 septembre 2002, avec le titre suivant : Puligo, portraitiste raffiné

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