Art contemporain

Plus d’un demi-siècle de graphisme polonais

Centre du graphisme - Jusqu’au 31 mars 2019

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 21 janvier 2019 - 325 mots

ECHIROLLES

Rouge, blanc et noir. Les couleurs de l’affiche de la manifestation persistent, mais le pays change.

Après le Japon, il y a deux ans, le Mois du graphisme d’Échirolles 2018 invite la Pologne, contrée phare dudit domaine en général et de l’affiche en particulier, sous l’intitulé « Pologne : une révolution graphique ». Le Centre du graphisme d’Échirolles explore, ainsi, l’affiche polonaise de 1952 à nos jours, au travers de dessins préparatoires, maquettes originales, couvertures de livres ainsi que moult posters parmi les plus emblématiques. « L’essor de l’art de l’affiche, en Pologne, dans les années 1950, est lié à la centralisation et au contrôle des activités culturelles (théâtre, cinéma, édition), à la disparition des enjeux publicitaires dans une économie communiste et à l’apparition d’une génération spontanée de créateurs exceptionnels », explique le graphiste Michel Bouvet, commissaire de l’exposition. Issus, pour la plupart, des écoles des beaux-arts de Cracovie et de Varsovie, ces affichistes pionniers, les Waldemar Swierzy, Franciszek Starowieyski et autres Henryk Tomaszewski, lesquels furent immédiatement célébrés hors de leurs frontières par leurs confrères étrangers, puis par la critique internationale, sont bien évidemment à l’honneur dans la première section d’une présentation chronologique en trois volets : les fondateurs donc, la relève – en particulier dans les années 1980 –, et, enfin, les graphistes actuels. Ainsi, l’affiche pour l’opéra d’Alban Berg Wozzeck que signe, en 1964, Jan Lenica semble lorgner du côté du Cri d’Edvard Munch, voire anticiper l’art psychédélique américain. Eugeniusz Get-Stankiewicz, lui, aime à se représenter lui-même sur ses créations, comme, en 1983, cette affiche provocatrice ornée d’un sexe masculin façon carotte pour évoquer l’écrivain florentin Boccace, l’auteur du Décaméron et précurseur d’une littérature galante, sinon érotique. À l’orée de ses 30 ans, le jeune Jan Bajtlik distille force humour avec un sympathique dragon à trottinette illustrant, en 2016, une question cruciale : la place de la voiture dans la ville. Bref, au fil du parcours, le visiteur ne cesse d’être séduit par une inventivité toujours renouvelée.

« Pologne : une révolution graphique »,
Centre du graphisme, place de la Libération, Échirolles (38), www.echirolles-centredugraphisme.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°720 du 1 février 2019, avec le titre suivant : Plus d’un demi-siècle de graphisme polonais

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