Les menus plaisirs de Fontainebleau

L'ŒIL

Le 1 décembre 2005 - 236 mots

Une fois sorti du magma de voitures dans lequel est empêtrée la ville de Fontainebleau, et passées les dorures de la galerie centrale du château, vous parviendrez à une songeuse exposition. Elle évoque les opéras, les ballets, les pièces qui furent jouées, chaque automne, entre 1750 et 1786, devant le roi et sa cour, retirés au château de Fontainebleau pour la saison de la chasse.
Au gré des portraits, des dessins, des notes manuscrites, des éléments de décor, vous découvrirez les vies de ceux qui, rattachés au département des Menus-Plaisirs, s’affairaient sans relâche au délassement du souverain : Pierre-Adrien Pâris, architecte des décors, au dessin fleuri, l’intendant Papillon de la Ferté, qui eut bien du mal en 1762, à tenir son budget, Louis-René Boquet, le créateur de costumes, Marie Fel, la frêle soprano, l’acteur tragique Henri-Louis le Kain, le compositeur Mondonville, que la Pompadour préférait à Rameau, et d’autres.
Peut-être parce que ces vies se dédiaient à d’éphémères spectacles, et se suspendaient à un geste du roi, à une humeur de Marie-Antoinette, à une rumeur de la Cour, elles surgissent plus volontiers d’une bribe, d’un croquis, d’un trait de plume. Aussi ressort-on avec l’impression d’avoir vu, devant soi, un rêve poussiéreux s’ébrouer, des formes humaines esquisser un pas, emplir un costume.

« Théâtre de cour, les spectacles à Fontainebleau au XVIIIe siècle » Musée national du château, Fontainebleau (77), tél. 01 60 71 50 70, 19 octobre-23 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Les menus plaisirs de Fontainebleau

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