Les Français, Romains du XVIIIe siècle

Leurs allées et venues font battre le cœur de la cité qui reste, pour la génération d’Hubert Robert et de Fragonard, un must artistique et culturel.

Le Musée des beaux-arts du Canada s’est associé à celui de Caen pour faire revivre, à travers une centaine de dessins, d’estampes et de peintures, le « Montmartre romain » du XVIIIe siècle. Les artistes qui l’animèrent eurent-ils conscience qu’ils résidaient dans la plus belle ville du monde, que les années romaines seraient sans doute les plus enrichissantes de leur carrière ? La réponse à cette question, posée par Pierre Rosenberg dans la préface du catalogue, est venue des amateurs qui rédigèrent au jour le jour leur journal de voyage. Celui du financier Bergeret de Grancourt ou celui de l’abbé de Saint-Non nous renseignent avec précision sur leur mode de vie et leurs centres d’intérêt.

L’Académie constituait, avec ses pensionnaires, un vivier de jeunes artistes. L’exposition consacre une section à leur enseignement académique, et deux autres à leurs objets d’étude et de fascination, à savoir l’antique et le paysage de Rome et de ses environs. La visite se conclut joyeusement par une dernière partie sur les célébrations et festivités où, encore une fois, les Français de Rome tinrent le haut du pavé. On en trouve la preuve dans les esquisses de Jean Barbault représentant les mascarades turques ou chinoises organisées de main de maître par les pensionnaires de la docte Académie de France à Rome.