Photographie

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Le documentaire s’impose à Arles

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 4 juillet 2018 - 426 mots

L’Amérique, Grozny, la Turquie…, le monde est très présent aux Rencontres d’Arles.

Arles. Le regard porté sur l’Amérique et celui sur l’année 1968 figurent parmi les grands axes de la 49e édition des Rencontres d’Arles. Les Américains de Robert Frank, les États-Unis vus par Paul Graham (église des Frères-Prêcheurs) ou Raymond Depardon (espace Van-Gogh) comptent parmi les expositions phares, à l’instar de « The Train, le dernier voyage de Robert F. Kennedy » (Atelier des forges), produite par le MoMArt de San Francisco sous la gouverne de Clément Chéroux, conservateur en chef de la photographie. Les photographies historiques de Paul Fusco du convoi funéraire du sénateur de l’État de New York sont mises en dialogue avec les photos ou films amateurs rassemblés par Rein Jelle Terpstra ainsi que la reconstitution filmique du parcours par Philippe Parreno.

La photographie documentaire dans toute sa diversité d’expression est une autre dominante. Elle réserve des inédits tel le récit de Taysir Batniji (chapelle saint-Martin-du-Méjan) sur ses cousins de Gaza immigrés aux États-Unis ou celui de Laura Henno (commanderie Sainte-Luce) sur les communautés de marginaux de Slab City en Californie. Olga Kravets, Maria Morina et Oksana Yushko (Monoprix) dressent un portrait incisif de Grozny, en Tchétchénie. Le regard des photographes et des artistes turcs sur la situation de leur pays n’est pas plus complaisant. Jonas Bendiksen s’intéresse aux prophètes convaincus d’être le Messie, Ann Ray aux dernières années de la vie du couturier Alexander McQueen. Sous le titre « Jane Evelyn Atwood & Joan Colom » (Croisière) ou « Picasso – Godard : collage(s) » (abbaye de Montmajour), le commissaire Dominique Païni propose quant à lui des dialogues inédits.

À l’aube de son 50e anniversaire, le festival, sous la direction de Sam Stourdzé, affiche une belle dynamique portée par des institutions de renom et des partenaires de plus en plus nombreux. Arles est plus que jamais l’endroit où il faut être. Le Palais de Tokyo, nouveau venu, programme Pia Rondé & Fabien Saleil, et l’Opéra national de Paris s’installe à l’église Saint-Blaise. Les prix fleurissent ou changent de formule et de mécène. Après Maja Hoffmann, Roederer est le nouveau mécène du prix Découverte. Nombre d’expositions s’accompagnent de la publication d’un livre ou sont induites par elle. Ainsi des « Braques de Weimar » de William Wegman (palais de l’Archevêché), produite par la Foundation for the Exhibition of Photography (Minneapolis), qui a d’abord été un livre publié par Textuel, en 2017.

La cartographie d’implantation des lieux d’exposition indique quant à elle la sortie progressive des Rencontres du parc des Ateliers, aujourd’hui plus que jamais territoire d’expositions de la Fondation Luma.

les rencontres d'arles

jusqu'au 23 septembre, www.rencontres-arles.com

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°505 du 6 juillet 2018, avec le titre suivant : Le documentaire s’impose à Arles

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