centre d’art

L’art conceptuel de Yoko Ono

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 275 mots

Dans l’esprit du public, Yoko Ono est plus liée à l’histoire des Beatles qu’à l’évolution de l’art conceptuel. Pourtant, avant même d’être la compagne de l’un des plus célèbres chanteurs de ce siècle, elle fut l’une des artistes les plus en vue du New York de la fin des années 60. L’actuelle rétrospective qui lui est consacrée propose donc un ensemble très significatif d’œuvres depuis ses premières pièces de 1961 jusqu’aux plus récentes réalisations. L’art de Yoko Ono s’est longtemps inscrit dans la nébuleuse Fluxus. Véritable « musique de l’esprit » comme elle aime à le déclarer, chacune de ses œuvres possède à la fois un caractère événementiel et une certaine dose de poésie comme Painting To Hammer A Nail In (toile hérissée de clous avec un marteau, 1961) ou Shadow Piece : Keybole (boîte blanche avec une unique serrure n’ouvrant sur rien) de la même année. Pourtant, dès ses premières performances (1960-61) réalisées dans le fameux loft de Chambers Street, elle s’engage dans une série d’activités (films, musique Fluxus, installations) où l’objet final apparaît de premier abord comme une simple illustration d’une idée ou d’un jeu de mots. Mais, en regardant de plus près ces œuvres, chacune contient en elle-même ses propres contradictions comme pour mieux indiquer au spectateur que plusieurs interprétations sont possibles et peuvent coexister. Ses films, qui ne sont pas sans évoquer ceux de Warhol, poursuivent sur un mode moins abstrait cette pénétration du réel. L’une des surprises de cette belle exposition réside dans le travail des années 80 où Yoko Ono revisite ses anciennes pièces avec une ironie autrefois absente de ses performances.

MINNEAPOLIS, Walker Art Center, 10 mars-17 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : L’art conceptuel de Yoko Ono

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