Grasse (06)

La poudre de beauté et ses écrins

Musée international de la parfumerie - Jusqu’au 3 octobre 2021

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 28 juin 2021 - 314 mots

Autour d’une collection particulière riche de plus de 2 000 pièces, le Mip poursuit sa découverte des cosmétiques du XXe siècle en se concentrant sur l’histoire de la poudre de beauté et son univers frivole et fantaisiste.
Au début, donc, était la poudre de riz. À la Belle Époque, elle sublime le teint pour atteindre un idéal de pâleur. Afin de vanter les mérites de leur poudre, les maisons de parfumerie font appel à des comédiennes comme Sarah Bernhardt. Tout comme le parfum au XIXe, la poudre devient ambassadrice des maisons de parfumerie en portant sur son couvercle la publicité des produits de luxe. Les ornemanistes dessinent d’abord les décors de boîtes inspirés de motifs néo-classiques avant que les illustrateurs Art nouveau ne leur succèdent. Ils investissent les divers écrins, produits parfumés et supports publicitaires de motifs exubérants inspirés de la nature. Au lendemain de la Grande Guerre, les canons de la beauté changent avec l’émancipation des femmes. Désormais, la mode est à la peau hâlée et à la silhouette sportive. La femme moderne des Années folles possède de nombreux accessoires lui permettant d’être coquette en toute circonstance. Les matériaux nobles qui les composent s’inscrivent dans le mouvement Art déco alors en vogue : galuchat, bois précieux (ou laqué) et or habillent les poudriers ornés de motifs géométriques. Les cartonniers les imitent pour moderniser les boîtes à poudre. Après 1945, le maquillage reste classique, mais les produits de beauté s’enrichissent de nombreuses nuances, reflétant la diversité des activités de la femme. À l’ère des médias, les visages du cinéma hollywoodien inspirent les magazines féminins qui prodiguent leurs conseils de beauté. Chaque femme peut ainsi s’identifier à une star de cinéma. Les événements de 1968 et la mode hippie marquent une rupture sociale qui amène un vent de liberté et de fantaisie qui s’interrompt au début des années 1980, avec l’arrivée de la working girl.
« La Poudre de beauté et ses écrins »,
Musée international de la parfumerie, 2, boulevard du Jeu-de-Ballon, Grasse (06), www.museesdegrasse.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : La poudre de beauté et ses écrins

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