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La passion du grès

L'ŒIL

Le 1 avril 2000 - 214 mots

C’est en 1878, à l’Exposition Universelle de Paris, que Carriès (L’Œil n°490) découvre pour la première fois le grès japonais. Sculpteur, passionné par les patines, Carriès est d’emblée fasciné par les possibilités plastiques et la rudesse du matériau. Après son installation dans le centre potier de Saint-Amand-en-Puisaye, il se lance dans l’aventure. Attiré par la densité de la matière, en quelques années il renouvelle le grès traditionnel. En se réappropriant les formes de la céramique japonaise, il invente une esthétique non figurative où le décor se limite uniquement aux couleurs, aux épaisseurs et aux superpositions de l’émail. Bien vite, ses œuvres sont recherchées. À sa mort, précoce, en 1894, ses amis Hoentschel (L’Œil n°514), Jeanneney et Grittel, se regroupent aux côtés des potiers de formation Lion et Pointu, rejoints bientôt par le graveur Perrot et l’abbé Pacton, ainsi que par trois esthètes du milieu artistique parisien, Lee, de Vallombreuse et de Barck. Tous s’installent en Puisaye et décident de poursuivre son enseignement. Onze céramistes et leur maître que l’on retrouve aujourd’hui à la Fondation Neumann dans ce bel ensemble de 250 céramiques où l’on peut voir toute l’importance que Carriès accordait aux coulures émaillées, mates de préférence, et l’heureuse conjugaison des influences japonaises et locales de la Puisaye.

GINGINS, Fondation Neumann, 6 avril-18 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : La passion du grès

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