La passion de l’encre et de l’imprimé

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 21 novembre 2008 - 344 mots

Estampes, cartes postales, livres d’artistes, affiches, tracts, Jean-Michel Alberola est féru d’édition et de tout ce qui touche à l’imprimé. Aussi n’a-t-il de cesse de chercher à faire trace.

Sa passion des mots comme de l’image, de l’illustration comme du texte, l’artiste la déverse dans toute une production éditoriale qui compte un très grand nombre de « collectors » dont ses aficionados sont friands. Comme il en est de toutes ces lithographies qu’il fait avec l’éditeur Item, à Paris. L’artiste affectionne l’odeur du papier comme celle de l’encre pour ce qu’ils sont tous deux les meilleurs vecteurs à la diffusion d’une parole.

Un moyen de « commercer »
De même qu’il porte toujours avec lui un petit carnet sur lequel il gratte toutes sortes de notes soigneusement manuscrites à l’encre en majuscules d’imprimerie, de même Alberola est de ces gens qui aiment à faire circuler ses idées en surface de petits bouts imprimés. Il s’en sert comme vecteurs de communication et d’échange, toujours prompt à les distribuer autour de lui de sorte à diffuser une parole. S’il est un mot qui lui est cher, c’est bien celui de « commerce », dès lors qu’on l’appréhende au sens littéraire du terme, c’est-à-dire des relations que l’on entretient dans la société. Intitulé Le seul état de mes idées 1, l’ouvrage que l’artiste a publié chez Ereme en 2006 est emblématique de sa façon de concevoir une édition. Il se présente comme la compilation de toutes sortes de travaux réalisés au fil du temps mettant à mal les normes éditoriales convenues avec un sommaire au beau milieu de l’ouvrage, des textes et une bibliographie dispersés, l’absence de page titre, etc., bref une maquette très chahutée. Alberola voudrait-il perdre son regardeur/lecteur, le noyer dans son monde d’images et de mots sitôt qu’il ouvre ce livre, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Rien n’y est vraiment structuré sinon que tout y est conçu à l’écho d’une pensée qui fuse et qui diffuse, qui joue de rebonds incessants, qui se plaît à multiplier les pistes, les entrées et les sorties.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : La passion de l’encre et de l’imprimé

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque