Art contemporain

Gennevilliers défriche la scène émergente

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 14 mars 2023 - 406 mots

La galerie Édouard-Manet a constitué petit à petit un fond d’art contemporain remarquable pour une petite structure municipale.

Gennevilliers. La galerie Édouard-Manet est un centre d’art contemporain aussi improbable par sa localisation, dans le bâtiment de l’ancienne mairie de Gennevilliers, au nord-ouest de Paris, que reconnu pour sa programmation. Créée en 1968, en même temps que l’École municipale des beaux-arts attenante, elle incarne, comme le théâtre de Gennevilliers, une certaine idée de la culture propre à cette commune de longue tradition communiste. 

Nommé directeur en 2002, Lionel Balouin a obtenu des élus locaux – le centre est en régie directe de la municipalité – l’augmentation de l’enveloppe d’acquisition à 10 000 euros par an. Les expositions personnelles consacrées à des artistes émergents (comme Bruno Peinado, Daniel Dewar et Grégory Giquel, Loris Gréaud, Zineb Sedira…), souvent les premières dans une institution, se traduisent dès lors régulièrement par un achat pour le Fmac (Fonds municipal d’art contemporain). 

Exposition de groupe

L’exposition en cours, « Raccrocher les wagons », est la quatrième depuis 2005 à présenter une sélection de ce fonds, dont elle vient souligner la pertinence. Elle s’ouvre sur une pièce sonore de Julien Prévieux, L’Huissier (2011), description factuelle par un commissaire-priseur d’une exposition d’art contemporain, et se déroule autour d’un choix d’œuvres emblématiques de quelques artistes aujourd’hui confirmés : un film d’animation de Bertrand Dezoteux (Harmonie, 2018) une sculpture en grès émaillé de Jean-Marie Appriou (Cul de jatte, 2013) , une autre, Le Trou (2010) en polypropylène extrudé d’Anita Molinero – acquise en 2011, bien avant que cette plasticienne revienne sous les projecteurs –, une des premières vidéos de Pauline Curnier Jardin (Le Salon d’Alone, 2008-2010), ou encore un matelas dessiné au feutre typique du travail d’Anne Bourse, présenté l’an dernier lors de son solo show « Gens qui s’éloignent ». Hoël Duret, dont une sculpture en verre soufflé et acier (Slick Pipes #1, 2017) figure dans la deuxième salle, est cette année l’un des intervenants de l’école d’art attenante. Quant au vidéaste Rayane Mcirdi, présent dans l’exposition avec la vidéo Le Toit (2018), il a un temps été l’assistant de Mohammed Bourouissa, exposé ici en 2012 à l’issue d’une résidence d’un an. Le centre invite en effet chaque année un artiste à travailler sur place. Et il favorise « à la façon d’une plateforme », assure Lionel Balouin, les rencontres, les contacts et les échanges, en mélangeant les générations et les publics, amateurs et professionnels, locaux et Parisiens, car sa capacité à défricher la scène émergente lui a valu une notoriété nationale. 

Raccrocher les wagons

Jusqu’au 18 mars, galerie municipale Édouard-Manet, 3, place Jean-Grandel, 92230 Gennevilliers.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°606 du 3 mars 2023, avec le titre suivant : Gennevilliers défriche la scène émergente

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