Fabienne Verdier : alchimie d’un vitrail

Les trois vitraux réalisés en 2016 pour redonner de l’éclat au chœur de l’église Saint-Laurent, à Nogent-sur-Seine, sont le fruit d’une heureuse rencontre et d’une collaboration à quatre mains, entre la peintre-verrier et l’artiste Fabienne Verdier. Ensemble, elles parviennent à concilier le savoir-faire de l’artiste et de l’artisan et réalisent une gageure esthétique : révéler l’essence du jaune d’argent – technique de teinture chimique sur verre, typique des vitraux de l’Aube au XVIe siècle – en l’adaptant à une esthétique contemporaine. La fulgurance du geste de l’artiste sublime ainsi la transparence et l’opalescence du verre. L’exposition revient sur la genèse de cette brillante symphonie. Si une envoûtante spontanéité se dégage de ce geste épuré, caractéristique de son style, ce travail est néanmoins longuement mûri, comme en témoignent les nombreux essais retraçant l’apprentissage de cette technique. Des tableaux contemporains de ses créations sur verre viennent souligner la continuité des recherches de l’artiste autour de la matière et de la lumière, héritées de sa formation chinoise. Étape majeure dans son expérimentation artistique, cette appropriation d’un nouveau médium libère la couleur d’une peinture sur toile qui apparaît désormais trop fixe, trop plate. En virtuose du mouvement, Fabienne Verdier réalise pour l’occasion quatre vitraux dialoguant avec La Valse de Camille Claudel et entraînant le spectateur dans la danse.