Eugène Printz, sans concession

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 27 septembre 2007 - 326 mots

Eugène Printz (1889-1948) fit connaître ses talents d’ébéniste décorateur à l’Exposition des arts décoratifs de 1925. On ne présente plus cette exposition fondatrice pour l’Art déco, dont l’objectif pour la France cette année-là était de réaffirmer la prééminence de ses artistes décorateurs. Printz était de ceux-là, qui avaient su, par sa passion et son savoir-faire, élever certaines de ses créations au rang d’œuvres d’art.
Il commence son immersion dans l’atelier d’ébénisterie de son père avant de monter par la suite son propre atelier de création. Son goût pour le luxe lui fait concevoir d’emblée des meubles raffinés, d’une exceptionnelle qualité d’exécution, mais toujours fonctionnels et souvent ingénieux, soucieux qu’il était du confort de ses clients. Perfectionniste, il conçoit et dessine, n’hésitant pas à établir lui-même « à grandeur » la première maquette avec tous ses éléments décoratifs. Il fait fabriquer dans ses ateliers des meubles en petites séries. « La limitation du nombre conserve leur valeur aux objets… » : tel est son leitmotiv. Il utilise avec bonheur les essences exotiques les plus rares dont le bois de palmier, emblématique de ses réalisations. Il associe avec originalité des matériaux antinomiques : ébène et marbre, palissandre et plaques d’émail, wengé et dinanderie de cuivre. Mais son talent culmine surtout dans l’équilibre des formes, conférant à ses meubles une réelle modernité. Son succès ne sera jamais démenti et il honorera les commandes les plus prestigieuses dont celles pour le Mobilier national et l’aménagement du bureau-salon du maréchal Lyautey.
L’exposition est montée par un galeriste passionné de l’œuvre rare et de... Printz. Depuis sa première exposition sur Printz en 2001, Willy Huybrechts n’a eu de cesse de débusquer les pièces dignes d’une exposition exceptionnelle et sans concession. Tâche peu aisée quand la production est limitée et la rétention du marché importante. Pour ceux qui ont eu la primeur de la visite, le pari est gagné.

« Eugène Printz », galerie Willy Huybrechts, 11, rue Bonaparte, Paris VIe, tél. 01 43 54 29 29, jusqu’au 11 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Eugène Printz, sans concession

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