Design du jour

Joli parcours, pédagogique sans être trop scolaire, que celui de D. Day. Point de débauche de vaisselle, d’électroménager mais une réflexion pointue quoique accessible sur les mutations que subit le design. Quelles sont les différentes directions empruntées par ce domaine à l’heure actuelle ? Une réponse en quatre actes est livrée par l’exposition : engagements politiques, scénarios critiques, expériences des sens et des saveurs, imaginaires technologiques. L’introduction enchante avec ses exemples de design à destination des populations les plus précaires souvent monopolisées à produire une énergie vitale au détriment de tout autre action de développement. D. Day expose ainsi ces alternatives, d’ingénieux et esthétiques cuiseurs solaires ou un système de distillation d’eau (Watercome) simplissime. Une mine de renseignements est fournie au visiteur qui passera de ce design de terrain à une création parfois plus versatile, de digressions technologiques à de véritables folies comme les outils conçus pour épauler la cuisine anachronique de Ferran Adria, le chef du Bulli, temple de l’expérimentation gastronomique espagnole. Au détour d’une volute de la scénographie flirtant avec le spectaculaire, on découvre les concepteurs de sons des portières de voitures ou des bouchons de rouge à lèvres. Un design invisible et pourtant omniprésent dans notre vie auquel Andrea Bergala a consacré un documentaire d’une quarantaine de minutes, passionnant. Quitte à « zapper » une fin d’exposition un peu trop « commerciale » entre lecteur MP3 et téléphones portables.