Art contemporain

Landerneau (29)

Des figurations bourgeoises mais libres

Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la culture - Jusqu’au 2 avril 2018

Par Vincent Delaury · L'ŒIL

Le 12 février 2018 - 288 mots

« Nous étions fascinés par les fanzines, l’art brut, le hard rock, le punk. Tout ce qui était mal fait, populaire, violent, bas. La téloche aussi. On voulait se vautrer dans la culture la plus méprisée », précise François Boisrond, l’un des quatre mousquetaires de la Figuration libre (avec Blanchard, Di Rosa et Combas), mouvement artistique pétaradant né dans la France des années 1980 à qui le Fonds Leclerc rend hommage en organisant une vaste rétrospective réunissant plus de cinquante artistes internationaux et plus de deux cents œuvres, réalisées entre 1979 et 1986.

L’intérêt de cette manifestation collective, orchestrée par Pascale Le Thorel, est de montrer combien cette Figuration libre, caractérisée par une peinture figurative spontanée, a porté ses fruits ailleurs que dans l’Hexagone. Ainsi, à côté des figures emblématiques déjà citées de ce courant artistique, sont également exposés les graffitistes américains (Basquiat, Crash, Futura 2000, Haring, Scharf…), les « Nouveaux Fauves » en Allemagne (Bach, Castelli, Fetting, Salomé…), ainsi que le groupe des Nouveaux Artistes en URSS. Si cette exposition haute en couleur ne manque pas d’intérêt en termes de plasticité – la plupart des œuvres (peintures, sculptures, films, vidéos) sont formellement séduisantes –, on se dit assez rapidement que la charge politique de ces créateurs, annoncés comme rebelles, est assez faible.

D’ailleurs, Michel-Édouard Leclerc, président du Fonds, le reconnaît dans son introduction : « Finalement pas si virulents politiquement, mais très déstabilisants quant à l’agression des codes et comportements sociaux restés très bourgeois coincés. » Heureusement, sur ce dernier point et concernant l’engagement artistique, les Russes tels que Afrika, Oleg Kotelnikov et Andrei Krissanov, qui se sont exprimés en pleine clandestinité au sein d’une société des plus corsetées, l’URSS d’avant la Perestroïka ne reconnaissant que les artistes officiels, sont les plus convaincants.

Lo« Libres figurations, Années 80 »,informations

Fonds Hélène &Édouard Leclerc, Aux Capucins, Landerneau (29), www.fonds-culturel-leclerc.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°709 du 1 février 2018, avec le titre suivant : Des figurations bourgeoises mais libres

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