Musée

Grenoble (38)

Chanteuses, adoratrices et prêtres d’Amon sur un tapis rouge

Musée de Grenoble - Jusqu’au 27 janvier 2019

Par Marie Zawisza · L'ŒIL

Le 20 décembre 2018 - 336 mots

GRENOBLE

Ressusciter la vie et le fonctionnement du temple de Thèbes à une époque méconnue de l’Égypte antique, celle de la Troisième période intermédiaire, de 1069 à 655 avant J.

-C., tel est le propos de l’exposition « Servir les dieux d’Égypte » au Musée de Grenoble, en partenariat avec le Musée du Louvre. Son point de départ : la mise en valeur de l’importante collection égyptienne du musée, riche d’un ensemble unique de douze cercueils découverts dans la nécropole de Thèbes au XIXe siècle [sur la constitution de ce fonds, voir L’Œil n° 717, pp. 64-69]. D’une qualité rare par son thème inédit – les prêtres et les prêtresses d’Amon –, resserrée sur un temps et sur un lieu précis, l’exposition se démarque des grandes expositions générales sur l’Égypte. Son propos, pointu, ne s’adresse pas moins au grand public. Fruit de la collaboration entre Guy Tosatto, directeur du Musée de Grenoble, Florence Gombert-Meurice, conservatrice en chef du patrimoine au département des Antiquités égyptiennes du Louvre, et Frédéric Payraudeau, un des rares chercheurs spécialistes de cette période, maître de conférences à Sorbonne Université, il met à la portée des visiteurs les résultats des recherches les plus récentes. Avec simplicité. C’est ainsi qu’on découvre avec émotion les cercueils des membres d’une même famille, celle d’un dénommé Pamy, réunis pour la première fois après la découverte de leurs liens. Tout au long du parcours, organisé en quatre sections, la beauté et la délicatesse des pièces – environ deux cent soixante-dix objets, parfois exposés pour la première fois, dont deux cents provenant du Louvre, mais aussi du British Museum de Londres, du Ägyptisches Museum de Berlin, du Kunsthistorisches de Vienne ou de la BNF – surprennent le visiteur, en témoignant avec force de la spécificité de cette époque encore peu étudiée. De fait, au cours de la Troisième période intermédiaire, les tombes ne sont plus décorées : les cercueils et les stèles absorbent toute l’iconographie de l’au-delà. Ils font aujourd’hui notre ravissement, comme ils piquent notre curiosité, assouvie dans un catalogue passionnant.

« Servir les dieux d’Égypte, divines adoratrices, chanteuses et prêtres d’Amon à Thèbes »,
Musée de Grenoble, 5, place Lavalette, Grenoble (38), www.museedegrenoble.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°719 du 1 janvier 2019, avec le titre suivant : Chanteuses, adoratrices et prêtres d’Amon sur un tapis rouge

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