Brisbane - Pacific Matisse

Une exposition Matisse itinérante en Australie

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 437 mots

L’Australie, qui ne possède que trois toiles de Matisse, accueille une vaste exposition itinérante qui réunit deux cent soixante-dix œuvres de l’artiste. Organisée par la Queensland Art Gallery de Brisbane, l’exposition sera ultérieurement présentée à Canberra et à Melbourne. La diversité des techniques employées par Matisse et les influences que son œuvre a pu exercer sur la création contemporaine de la région Pacifique sont plus particulièrement mises en lumière.

LONDRES - Ce projet d’exposition Matisse date de 1985-1986. La manifestation a pris de l’ampleur avec le temps, au point d’être incluse dans le cadre des accords bilatéraux d’échanges culturels, récemment signés entre l’Australie et la France.

Près de cinquante musées et collectionneurs privés du monde entier ont accepté de prêter deux cent soixante-dix œuvres. La majeure partie provient du Musée national d’art moderne de Paris. En revanche, la Russie n’a rien prêté, malgré les nombreuses œuvres conservées aux musées Pouchkine et de l’Ermitage.

L’Australie ne possède que trois toiles de Matisse : un petit format, Notre-Dame (1904), faisant partie de la collection Kerry Stokes à Perth ; un petit Nu (1919) et L’Enlèvement d’Europe (1929), tous deux conservés à la National Gallery de Canberra, qui possède aussi des estampes, des dessins et un exemplaire de Jazz, publié aux éditions Teriade en 1947. D’autres musées australiens comptent également quelques dessins dans leurs collections.

Caroline Turner, commissaire de l’exposition avec Roger Benjamin, précise que la sélection entend montrer comment Matisse a développé ses idées à partir de techniques variées et la manière dont il a exploré les mêmes thèmes à différents moments de sa carrière. L’accent est mis sur les dessins et les sculptures, moins connus des visiteurs, et sur les relations qu’ils entretiennent avec les peintures.

L’un des aspects les plus intéressants de l’exposition tient à l’étude de l’influence du peintre sur la création contemporaine de la région Pacifique.

Le fait que Matisse admirait l’art de nombreuses cultures de cette partie du monde, notamment celles de la Chine, du Japon, de l’Asie du Sud-Est – en particulier les cultures cambodgienne et javanaise –, et bien sûr celles de l’Océanie (il ira à Tahiti en 1930), a constitué l’un des points de départ de l’exposition. Caroline Turner estime que l’art contemporain de la région du Pacifique mériterait d’être mieux connu sur le plan international. Il a, selon elle, une "dynamique" propre et ne se contente plus d’être un simple "dérivé".

"Matisse", Queensland Art Gallery, Brisbane, jusqu’au 16 mai. National Gallery of Australia, Canberra, 30 mai - 9 juillet, puis National Gallery of Victoria, Melbourne, 20 juillet - 3 septembre. Catalogue, Richard Schiff, Yves-Alain Bois, John Elderfield et Isabelle Monod-Fontaine.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Brisbane - Pacific Matisse

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