Collection

MUSÉOGRAPHIE

Avignon Musées rassemble ses chefs-d’œuvre

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 5 septembre 2018 - 517 mots

Une partie des collections des cinq musées municipaux d’Avignon sont réunies au Palais des papes et retracent l’histoire des lieux.

Vue de l'exposition "Mirabilis" au Palais des Papes, Avignon.
Vue de l'exposition "Mirabilis" au Palais des Papes, Avignon.
Photo Avignon Tourisme

Avignon. Le Palais des papes d’Avignon attire 600 000 visiteurs chaque année. En revanche, les cinq musées municipaux sont bien moins fréquentés. La Ville, qui a rendu ces musées gratuits en avril dernier, a donc décidé d’utiliser le monument ultra-touristique comme porte d’entrée vers ces musées plus méconnus.

Ainsi expose-t-elle dans la grande chapelle du palais un aperçu des œuvres abritées au Musée Calvet (beaux-arts, ethnographie), au Musée Lapidaire (archéologie), au Musée Requien (histoire naturelle), au Petit palais (peintures et sculptures) et au Palais du Roure (culture provençale). Pour ce faire, le parcours a été divisé en deux parties. La première raconte l’histoire des différents musées de la Ville au travers d’une sélection d’œuvres emblématiques. Pour la majorité, les œuvres exposées sont la propriété de la Fondation Calvet. Depuis sa création en 1811, cette fondation présidée par le maire d’Avigon a acquis et mis en dépôt des milliers de pièces dans différents musées avignonnais. À commencer par les œuvres collectées par Esprit Calvet (1728-1810) qui, par son legs de 1810, est à l’origine de la fondation. Pour évoquer le cabinet de curiosités de ce médecin et antiquaire, sont notamment présentés un olifant de Sierra Leone, des vases canopes égyptiens, de la vaisselle Renaissance émaillée ou des petits bronzes à l’antique du XVIIIe siècle, tous conservés au Musée Calvet. Le musée d’histoire naturelle tire, lui, sa naissance d’un deuxième Esprit : le naturaliste Esprit Requien (1788-1851). Au XIXe siècle, cet homme de sciences a donné, entre autres, à la Fondation Calvet son énorme collection de fossiles et d’herbiers. Le Petit palais d’Avignon, ouvert en 1976, est pour sa part largement tributaire des fonds de peinture italienne de l’ex-collection Campana déposée par le Louvre. Mais encore une fois, ce sont des œuvres détenues par la Fondation Calvet que privilégie l’exposition, des peintures et sculptures locales qui témoignent de la richesse de l’école d’Avignon, telle cette Vierge de Pitié du XVe siècle provenant du couvent des dominicains d’Avignon.

Pour donner un contrepoint plus artistique à ce parcours tourné vers l’histoire des collections, la direction des musées d’Avignon a chargé Christian Lacroix de mettre en scène sa propre sélection d’œuvres tirées des fonds avignonnais. On est ici dans un mélange d’œuvres « sans soucis de provenance ni de chronologie » comme le dit le couturier, costumier et designer qui s’est basé sur une présélection effectuée par les conservateurs. Fondée sur des rapprochements tantôt formels tantôt thématiques (ici un buste de chevalier jouxte une armure de samouraï, là une vertèbre de pape rencontre un crâne d’hippopotame), l’installation amuse parfois (lorsque ce petit tricycle en forme de cheval du Musée Roure semble essayer de rattraper la grande et caracolante statue de saint Longin à cheval du Musée Calvet), mais sort rarement des sentiers battus, peut-être pour avoir été réalisée très rapidement, le temps de préparation de l’exposition ayant été fort court. Un manque de temps que souligne Christian Lacroix, qui a également supervisé la scénographie, faite de cimaises en accordéon, au final très commune.

Mirabilis, collections d’Avignon,
jusqu’au 13 janvier, Palais des papes, place du Palais, 84000 Avignon.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°506 du 7 septembre 2018, avec le titre suivant : Avignon Musées rassemble ses chefs-d’œuvre

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