Agit’prop

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 26 juillet 2007 - 218 mots

Fondée en 1957, dissoute en 1972, l’Internationale situationniste rassemble une pléiade d’artistes et de théoriciens issus de groupes, de mouvements et de tendances artistiques divers : Cobra, lettrisme, Bauhaus, imaginiste, etc. Si elle s’est constituée au départ contre la marchandisation de l’art, elle a très tôt dépassé cet objectif pour s’ériger en pourfendeuse de la société de consommation et du spectacle. En concentrant son action sur une théorie sociale et subversive, l’IS s’est posée en précurseur des mouvements de mai 1968.
Son ambition déclarée de bouleverser « l’esthétique et au-delà de l’esthétique tout comportement » en a fait une avant-garde révolutionnaire. Animée par Guy Debord, auteur d’un ouvrage culte sur les travers de La Société du spectacle (1967), elle reprit le slogan surréaliste de « changer la vie », l’activité artistique n’étant conçue que comme l’un des moyens de remise en cause de l’ordre établi. L’Internationale situationniste servit ainsi de référence à l’éclosion de mouvements comme l’actionnisme viennois, Fluxus, Arte povera…
Les artistes furent nombreux à s’y rallier. Asger Jorn et ses peintures détournées, Pinot Gallizio et ses peintures industrielles, Wolman et ses « métagraphies », ainsi que les films de Debord lui-même, comptent parmi les œuvres manifestes de l’Internationale situationniste.

« L’Internationale situationniste (1957-1972) », musée Tinguely, Paul Sacher-Anlage 1, Bâle (Suisse), tél. 00 61 681 93 20, www.tinguely.ch, du 4 avril au 5 août 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°591 du 1 mai 2007, avec le titre suivant : Agit’prop

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