Brouillon Kub : les artistes cubistes et la caricature

Le LaM met en lumière la réception du cubisme dans la presse illustrée avant et pendant la Première Guerre mondiale.

Pendant les années de la Grande Guerre, « cubisme » s’écrit avec un « K » et le mouvement avant-gardiste est dépeint, parce que son principal marchand est d’origine allemande, comme une tentative de l’ennemi de « germaniser l’esprit français ». Résultat d’un durcissement du ton de la presse illustrée qui, de 1907 à 1918, va croître en virulence dans sa critique des artistes ciblés, passant d’une entreprise de dénigrement bon enfant à une assimilation de l’avant-garde à l’envahisseur. Mais Pablo Picasso, Georges Braque et les autres « cubisteurs » ont également su se jouer des caricatures, qu’elles soient drôles ou franchement navrantes, dont ils faisaient l’objet, s’emparant ainsi du mot « Kub » pour mieux en détourner l’acidité originelle. En écho aux échanges de traits incisifs qui animèrent alors les joutes entre partisans et opposants au cubisme, l’exposition entreprend de confronter les œuvres critiquées, souvent peu connues et présentes dans les collections du LaM, aux publications de l’époque et aux avant-courriers d’un « retour à l’ordre » de la peinture française.

Commissariat : Nicolas Surlapierre, directeur des musées de Belfort ; Jeanne-Bathilde Lacourt, conservatrice en charge de l’art moderne au LaM