Des militants kurdes auraient incendié des lieux culturels turcs à plus de deux cents kilomètres de Kobané

Par Isabelle Freysselinard · lejournaldesarts.fr

Le 16 octobre 2014 - 369 mots

DIYARBAKIR (TURQUIE) [16.10.14] - Le Musée Ziya Gökalp, le Centre culturel Varto et une bibliothèque publique ont été brûlés et pillés, peut-être par des manifestants kurdes pour protester contre l’inaction du gouvernement dans le siège de Kobané, à la frontière syrienne.

Dans la ville de Diyarbakir, située en Turquie à 237 kilomètres de Kobané et à une centaine de kilomètres de la frontière syrienne dans une région en grande partie kurde, un affrontement a eu lieu, le 7 octobre 2014, entre la police et des manifestants pro-kurdes, qui protestaient contre l’inaction du gouvernement turc face à l’avancée des djihadistes de l’EI à la frontière syrienne, à Kobané. Des douzaines de manifestants ont été blessés ou tués, d’après Reuters.

Les manifestants auraient visé des symboles du nationalisme turc en incendiant un centre culturel, une bibliothèque et le Musée Ziya Gökalp. Le musée, créé dans la maison de naissance de Gökalp, présente les effets personnels de ce dernier, ainsi qu’une collection d’objets ethnographiques. Gökalp (1876-1924), sociologue et écrivain turc, désirait unir les peuples de langues turques et finno-ougriennes au sein d’une entité nommée Touran, réconciliant ainsi les Turcs et le groupe minoritaire kurde.

Des groupes kurdes ont contredit ces informations, affirmant que les manifestants n’étaient pas à l’origine de l’incendie de Diyarbakir, a rapporté Artron. Ils ont également accusé le gouvernement turc d’avoir orchestré l’incendie pour discréditer la minorité kurde. D’après eux, la condamnation étonnamment rapide du gouvernement turc contre la violence du pillage est une preuve de leur innocence.

Les dommages provoqués par l’incendie ont été constatés par le ministre de la Culture et du Tourisme turc Ömer Çelik, dans une série de tweets transmis par Conflict Antiquities : « Le bâtiment du musée a été complètement détruit, environ vingt œuvres ont été volées dans les réserves du musée et beaucoup de livres ont été brûlés. » Cengizhan Başaran, le directeur de la culture et du tourisme dans la région de Siirt a ajouté : « Notre bibliothèque a été incendiée lors de manifestations interdites… Il ne reste plus rien, nos ordinateurs, nos chaises et nos tables ont été brûlés. »

Dans d’autres parties de la ville, des statues d’Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne, ont été gravement endommagées.

Musée Ziya Gökalp à Diyarbakır en Turquie - © Photo www.kulturvarliklari.gov.tr

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