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Xavier Franceschi : Le projet multisite du Frac Île-de-France permet de toucher des audiences différentes

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 26 mai 2021 - 661 mots

PARIS

Xavier Franceschi est directeur du Frac Île-de-France depuis février 2006. Il a été inspecteur de la création artistique à la Délégation aux arts plastiques (2002-2006) et directeur du centre d’art de Brétigny-sur-Orge (1991-2002).

Quelle est la vocation des Réserves, le nouveau bâtiment investi par le Frac Île-de-France à Romainville ?

Le Frac n’avait pas de lieu de stockage en propre jusqu’à présent. La première fonction des Réserves est donc de conserver la collection dans les meilleures conditions possible. Leur seconde fonction est de présenter des œuvres du fonds dans la partie centrale, qui restera ouverte au public. Cela, à proximité de plusieurs galeries d’art fédérées sous le nom de Komunuma, et de la fondation d’entreprise Fiminco.

Le bâtiment accueillera donc aussi des expositions ?

Il accueillera un projet inédit, intitulé « Sors de ta réserve », dont le principe consiste à laisser tout un chacun choisir les œuvres, à partir de la base de données disponible sur notre site Internet ou via une application, actuellement en développement. Il suffira de s’inscrire pour désigner une œuvre que l’on souhaite, donc, sortir des réserves. Un tirage au sort sera effectué parmi les choix du public afin d’établir une liste des pièces retenues. Nous prévoyons de faire ainsi cinq accrochages par an. Les dispositifs de monstration seront volontairement neutres, mais nous mettrons en place des médiations, par exemple des rencontres avec les artistes. Le but est vraiment de rester concentré sur le rapport direct à l’œuvre.

Ce projet sera-t-il effectif dès l’inauguration du lieu ?

Absolument. Dans le cadre de notre programmation thématique « Children Power », la première expérience de « Sors de ta réserve » a été menée avec deux écoles, de Paris et Romainville. La vingtaine d’œuvres présentées ont toutes été choisies par des enfants et des adolescents. Parallèlement à cette sélection, nous allons mettre à profit la période précédant le transfert de la collection pour occuper l’ensemble du bâtiment et montrer des œuvres en lien avec la thématique de l’enfance. Il s’agit pour beaucoup d’entre elles d’œuvres à réactiver, comme des partitions d’artistes, qui seront interprétées par des élèves de différents conservatoires de musique avec lesquels nous avons travaillé. Cette expérience a donné lieu à des captations vidéo, et nous espérons aussi qu’elles pourront être jouées sur place en direct le dernier week-end précédant la date de fermeture de l’exposition, le 6 juin.

Le Frac dispose déjà de deux autres sites, le Plateau à Paris, et le Château de Rentilly. Entend-il conserver les trois ?

Oui, d’autant que chacun d’eux a sa raison d’être. Le Plateau, notre lieu historique ouvert en 2002, répond à la nécessité pour le Frac d’être présent à Paris, même si notre mission se joue à l’échelle de la région. Le projet y est axé sur la production d’œuvres nouvelles d’artistes invités. Le château de Rentilly, en Seine-et-Marne, est destiné à présenter des expositions d’œuvres de notre fonds, mais également d’autres collections. Les Réserves, nous venons d’en parler, sont destinées à la conservation et à des présentations d’œuvres choisies par le public. Ce projet multisite permet de multiplier les possibles et de toucher des audiences différentes, de l’Est parisien jusqu’à Romainville et à la grande banlieue. Le Frac peut ainsi se déployer sur le territoire, non seulement avec sa programmation hors les murs, qui est extrêmement dense, mais à travers ces multiples ancrages. C’est très ambitieux, mais nous menons ce projet multisite à des échelles qui restent gérables : les surfaces d’exposition du Plateau et des Réserves sont chacune de 450 m2 environ, tandis que nous disposons du double au château de Rentilly.

Environ 2 000 

C’est le nombre d’œuvres conservées dans la collectiondu Frac Île-de-France.

Freaks 

Construit par l’agence d’architecture parisienne Freaks, le bâtiment s’élève sur trois niveaux pour une surface de 2 000 m2, dont 400 m2 dévolus aux expos.

 

« Les lieux de conservation des œuvres doivent aussi être des lieux d’exposition et d’initiation, notamment à l’art contemporain. » Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, sur Twitter le 6 mai.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°744 du 1 juin 2021, avec le titre suivant : Xavier Franceschi : Le projet multisite du Frac Île-de-France permet de toucher des audiences différentes

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