Cécile Coulon et Patrice Chazottes : « Ce sera une immense fierté »

Cécile Coulon, en dehors d’être née il y a 32 ans à Clermont-Ferrand et d’y avoir grandi, qu’est-ce qui vous a fait prendre la présidence de l’association ?
Cécile Coulon J’ai un attachement particulier à cette ville et à ces paysages parce que j’y suis née, mais aussi parce que je n’ai jamais ressenti l’envie de la et les quitter. J’ai toujours senti que c’était un lieu de grande joie pour moi. J’ai accepté cette présidence pour partager cette joie à travers des événements culturels. 

Quel est l’axe fort de votre candidature ?
Patrice Chazottes C’est naturellement l’étendue et la diversité du territoire qui porte cette candidature singulière alliant des métropoles, du péri-urbain et des zones rurales. C’est la première fois, à ma connaissance, qu’une candidature européenne concerne une géographie aussi vaste. Si nous gagnons, nous serons pour l’Union européenne un véritable laboratoire avec des enjeux nouveaux comme par exemple, celui du maintien des jeunes au pays à travers la culture.

Vous avez chacun un pied à Paris et l’autre à Clermont-Ferrand. Les Clermontois espèrent-ils que leur ville soit désignée ?
C. C. J’imagine qu’il faut poser la question aux Clermontois ! Si la ville et surtout les différents départements attachés à la candidature sont désignés, d’après les premiers échos, ce sera une immense fierté pour tous.
P. C. L’association est maintenant active depuis XX ans et je constate, lors de chaque événement que nous organisons, un engouement croissant des habitants pour le projet. 

Justement comment allez-vous associer les habitants du territoire à la préparation du projet ?
P. C. Nous avons déjà bien avancé en intervenant dans de nombreuses écoles pour écouter la voix des enfants, en organisant plus d’une vingtaine d’ateliers avec les professionnels et en allant à la rencontre du milieu économique. Nous avons également interrogé, grâce à un partenariat avec La Poste, 3 500 personnes, surtout en milieu rural, pour identifier leurs attentes. Une enquête inédite qui va beaucoup nous aider pour l’élaboration du dossier et de la programmation. En attendant, le bénéfice immédiat de ces rencontres est qu’aujourd’hui les habitants du territoire ont pris conscience que notre candidature était crédible.

Avec une présidente romancière, comment donner de la place au livre dans une série de manifestations a priori très visuelles ?
C. C. Le livre est un support : l’important c’est le langage et surtout l’histoire, la fiction. La lecture à voix haute, la mise en valeur des mots via des dispositifs géants et le mélange des supports visuels, auditifs et éditoriaux permettent pour moi un plus large partage. 

Quels sont les « plus » de la candidature de CFMC 2028 par rapport à ses concurrentes ?
P. C. Précisément, la mise au point de programmes et d’équipements culturels sur tout un territoire. La problématique n’est pas la même que pour nos prédécesseurs, Lille 2004 et Marseille 2013. Nous allons concevoir des expositions itinérantes, faire voyager des artistes et imaginer des dispositifs pour les petits villages. Le Massif central dispose de nombreux savoir-faire que nous allons mettre en valeur, par exemple dans les métiers d’art. Subsidiairement, cette candidature va accélérer le déploiement de la fibre, indispensable pour une culture qui va aussi être numérique.
C. C. Comme je me plais souvent à le dire, nous allons montrer à tout le monde que les bonnes idées jaillissent au milieu des volcans !

Quel rôle jouent les « Conférences Capitales » dans votre projet ?
P. C. En partenariat avec Le Journal des Arts, les « Conférences capitales » ont eu lieu de septembre 2021 à janvier 2022 dans cinq villes du territoire : Clermont-Ferrand, Moulins, Brive-la-Gaillarde, Riom et Le-Puy-en-Velay. En abordant des thèmes aussi variés que l’identité, l’éducation, l’environnement, le numérique ou la ruralité, elles ont permis d’aborder la culture sous toutes ses formes en tant qu’outil de développement territorial, d’en souligner les enjeux, tout en proposant des solutions concrètes grâce au témoignage d’intervenants engagés. Toujours visionnables en replay, ces conférences ont aussi fait l’objet de comptes rendus dans Le Journal des Arts dont nous vous offrons la lecture complète en les rassemblant dans ce document.