PUBLI-EDITO

Au quai Branly, une plongée dans le sud-ouest du Congo

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 12 janvier 2022 - 572 mots

PARIS

« La part de l'ombre. Sculptures du sud-ouest du Congo », au musée du quai Branly - Jacques Chirac, invite à une immersion à la fois ethnographique et esthétique dans l'art de cette région peu connue du Congo.

Des Sengele au nord, aux Holo et Thsokwe au Sud en passant par les Pende et les Lunda au centre, une cinquantaine de peuples vivent dans la région du sud-ouest du Congo, réputée pour la richesse de ses créations. Ce territoire grand comme l’Italie couvre les actuelles provinces administratives de Kinshasa, du Kwango, du Kwilu et du Mai-Ndombe.

Foisonnement des formes et des expressions plastiques, variété des matières et des couleurs, pluralité des fonctions : prenant appui sur plus de 160 œuvres, « La part de l’ombre » dessine un exceptionnel panorama des arts de cette région où vivent plus de 28 millions d’habitants.

C’est Julien Volper, conservateur des collections ethnographiques au Musée Royal de l’Afrique centrale en Belgique et commissaire de l’exposition, qui a orchestré ce vaste ensemble en puisant de nombreuses œuvres dans les collections du musée de Tervuren.

Le parcours s’ouvre sur une large sélection de masques. En tête ceux des Yaka, des Suku, des Pende et des Tshokwe. Tous relèvent du Mukanda, un rite d’initiation masculine des enfants et adolescents que l’on trouve aussi en Angola et en Zambie. Après leur circoncision, les jeunes novices, surveillés par des adultes, étaient enfermés pendant plusieurs mois dans un enclos d’initiation isolé (mukanda) où leurs étaient transmis des enseignements sur la nature, les valeurs sociales de la communauté, la sexualité et les croyances religieuses. Durant l’initiation, les masques les protégeaient des forces surnaturelles malfaisantes et des individus animés d’intentions malveillantes. On voit ainsi d’effrayants masques Kakuungu des Yaka et des Suku chargés de protéger les jeunes circoncis contre la menace des baloki (sorciers) ou encore des gracieux Pakasa, ornés de fibres végétales et de pigments bleus.

Regarder pour mieux comprendre

Après les masques, place à la statuaire du sud-ouest congolais, nettement moins connue, l’accent étant mis ici sur des pièces inédites qui n’ont jamais été dévoilées.

Fidèle à l’ADN du musée du quai Branly-Jacques Chirac, « La part de l’ombre » conjugue, sous des éclairages soignés, choix esthétique et discours ethnographique. Une section intitulée « Regarder pour mieux comprendre » invite ainsi les visiteurs à porter attention aux détails des statues, à leur gestuelle, aux motifs décoratifs, aux coloris, mais aussi aux essences de bois utilisées. L’exposition insiste aussi sur les fonctions de ces objets : protection contre la sorcellerie, accompagnement des chasseurs et guérison des malades... Admirables, les statues des cases cheffales pende, construites au moment de l’investiture des nouveaux chefs, assurent par exemple, « le lien avec les ancêtres afin qu’ils garantissent la fécondité des femmes, la fertilité des champs et le succès cynégétique » explique Julien Volper dans le très bien documenté catalogue.

Après une partie historique éclairant l’histoire de la région, et celle des hommes qui ont collecté et étudié ces objets, le parcours s’achève par une présentation d’armes et d’outils, d’appui-nuque et autres sièges à caryatides zoomorphes ou anthropomorphes mais aussi de pendentifs sculptés tels les gikhoko en ivoire chargés de transmettre à des jeunes circoncis une part de l’âme, du principe vital de leur ancêtre pour qu’ils deviennent des adultes accomplis.

« LA PART DE L’OMBRE »

Sculptures du Sud-Ouest du Congo
Jusqu’au 10 avril 2022.

Musée du quai Branly - Jacques Chirac
37 quai Branly, 75007 Paris
www.quaibranly.fr

Publi-information réalisée pour le compte du musée du quai Branly - Jacques Chirac

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