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Au Liban, l’art face aux épreuves

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 7 mai 2021 - 337 mots

LIBAN

« Le Liban a toujours été une ruche et une vitrine de l’art du MENA », constate Joanna Chevalier. « De tout temps, Beyrouth a fait rêver les Arabes, qu’ils soient Maghrébins ou du Moyen-Orient. Pourtant, la scène artistique de l’Afrique du Nord est plus reconnue que celle du Liban », poursuit Laure d’Hauteville.

Dix-sept années de guerre ont en effet marqué le pays, sans pour autant impacter sa formidable énergie. Au contraire, le Liban est une plateforme de liberté pour les artistes du MENA, nombre d’artistes palestiniens, syriens, irakiens ou iraniens étant représentés par des galeries libanaises. Quatre galeries sur les vingt-deux de Menart Fair sont ainsi installées à Beyrouth : Saleh Barakat (la plus ancienne), Cheriff Tabet (la plus récente), Galerie Tanit (qui a fait ses premiers pas à Munich) et Mark ­Hachem (qui a ouvert un espace à Beyrouth, après Paris et New York). Leur sélection d’artistes reflète cette diversité des origines, tandis que le studio de la célèbre designer libanaise Nada Debs présente quelques-unes de ses pièces iconiques. 

« Il n’y a pas de doute que la crise actuelle au Liban nous affecte, surtout au niveau de la gérance économique et financière avec des taux de change qui basculent tous les jours et un contrôle du capital qui paralyse le système bancaire. Ce qui affecte la production artistique, confie le galeriste Saleh Barakat. Mais nous faisons face, et nos deux galeries continuent leurs programmes. » Effondrement de l’économie, crise sanitaire et explosion dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 : les épreuves sont nombreuses. Ayman Baalbaki, qui représentera le ­Liban à la prochaine Biennale de Venise, a conçu à cet égard une œuvre relative à des silos de Beyrouth qui ne laisse pas indifférent. Pour marquer leur soutien, Daniel et Norma Bessières ont quant à eux invité les quatre galeries libanaises de Menart Fair et la designer Nada Debs à exposer, le 6 juin, dans leur galerie à Chatou aux côtés du photographe libanais Serge Najjar, auquel ils consacrent un solo show durant la foire.

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