Insolite - Népal

Transformer les déchets récoltés sur l’Everest en œuvres d’art 

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 26 janvier 2021 - 364 mots

KATMANDOU / NEPAL

Au Népal, une solution créative face à l’amoncellement d’ordures laissées par les alpinistes

Un sherpa récolte des déchets sur le mont Everest. © Namgyal Sherpa/AFP
Un sherpa récolte des déchets sur le mont Everest.
© Namgyal Sherpa /AFP

11 tonnes en quarante-cinq jours : c’est la quantité d’ordures ramassées sur l’Everest en 2019 d’après le gouvernement népalais. Les quelques 60 000 visiteurs annuels de cette région de l’Himalaya laissent derrière eux quantité d’emballages vides, bouteilles en plastique, cannettes, piles, équipements…Pour remédier à ce désastre écologique, Tommy Gustafsson, alpiniste suédois résident au Népal, a co-fondé en 2018 le Sagarmatha Next Center à Syangboche, village perché à 3 780 mètres d’altitude sur les pentes de l’Everest (appelé « sagarmatha » au Népal). Ce centre de recyclage de déchets qui devrait ouvrir au printemps, est à l’initiative d’un nouveau projet, rapporte Reuters : transformer les ordures récoltées en œuvres d’art. 

L’idée est de faire appel à des artistes locaux et étrangers et d’exposer leurs créations faites à partir de ces déchets, dans l’espace galerie du Sagarmatha Next Center, où elles pourront être appréciées voire achetées par les visiteurs de passage. Le but de cette entreprise est de nettoyer la montagne et sensibiliser les voyageurs à la préservation de l’environnement, tout en créant des emplois et des recettes, lesquelles serviront à entretenir et protéger la région. 

Le Sagarmatha Next Center travaille également en collaboration avec le Comité pour le contrôle de la pollution du Sagarmatha et l’association écologique Eco Himal, pour débarrasser les pentes enneigées des ordures qui les polluent. Ils sont notamment à l’initiative du projet « carry me back ». Les touristes sont priés de redescendre de leur ascension avec un sac d’un kilo d’ordures à recycler, qu’ils doivent ensuite déposer à Lukla, porte d’entrée de la montagne. Elles sont ensuite expédiées dans un centre de recyclage à Katmandou. 

Dans cette région reculée, sans routes ni infrastructures adaptées, le recyclage des déchets est une entreprise laborieuse. Jusqu’alors, la seule solution était de brûler les déchets à ciel ouvert. Or, c’est une solution très polluante pour l’air et le sol. « Nous pouvons gérer une énorme quantité de déchets si nous impliquons les visiteurs », déclare à Reuters Phinjo Sherpa, porte-parole de l’association Eco Himal.

Depuis quelques années, l’Everest est victime d’un tourisme de masse qui en plus de s’avérer dangereux pour les moins expérimentés, a des conséquences graves sur l’environnement.

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