Fondation

Nuno Vassallo e Silva, la tête chercheuse de la Fondation Calouste Gulbenkian

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 16 septembre 2022 - 422 mots

Le directeur de l’antenne française organise chaque année des appels à projets afin de démultiplier sa mission de promotion de la langue et des artistes portugais.

Nuno Vassallo e Silva. © Fondation Gulbenkian, 2022
Nuno Vassallo e Silva.
© Fondation Gulbenkian, 2022

France. Le directeur de la délégation en France de la Fondation Calouste Gulbenkian, Nuno Vassallo e Silva, a annoncé au début de l’été les lauréats du nouvel appel à projets de la fondation. Six centres d’art (dont le Crac Occitanie), Frac (Provence Alpes-Côte d’Azur) et Biennales (de Lyon), exposant des artistes portugais, vont ainsi se partager 220 000 euros. Ce programme illustre le changement de stratégie de la fondation, mis en place en 2020 et consolidé par le nouveau directeur arrivé en France l’an dernier. « Il nous est apparu qu’il était plus efficace de soutenir des manifestations avec des artistes portugais partout en France, plutôt que d’organiser nous-mêmes des expositions dans nos locaux parisiens », explique Nuno Vassallo e Silva. L’ancien directeur adjoint du Musée Calouste-Gulbenkian à Lisbonne connaît bien ces problématiques stratégiques pour avoir aussi été secrétaire d’État à la culture de son pays en 2015. C’est la même stratégie de démultiplication qui a incité Nuno Vassallo à monter un partenariat avec les Fondations Edmond de Rothschild afin d’organiser le prix « social practice arts » qui récompense des projets innovants d’art participatif.

Une riche fondation dévolue aux artistes portugais, mais pas seulement

Bien d’autres virages ont été négociés depuis la création de la fondation en 1956, un an après la mort de Calouste Gulbenkian, un riche Arménien né en 1869 dans l’Empire ottoman. La fondation portugaise entend non seulement promouvoir la langue et les artistes portugais, mais aussi participer aux débats de société. Elle a ainsi remis son premier prix « pour l’humanité », doté d’un million d’euros (un million !), à la militante suédoise Greta Thunberg.

Si la fondation s’autorise de telles libéralités, c’est qu’elle est très riche. Elle possède un capital de 3,5 milliards d’euros de sorte que les seuls produits financiers de son capital lui rapportent suffisamment d’argent pour s’offrir un budget annuel de 100 millions d’euros. L’antenne française dispose, elle, d’un budget de 1,2 million d’euros et d’une équipe de sept personnes. La fondation est aussi riche de la double collection de son fondateur, abritée dans le Musée Calouste-Gulbenkian pour la collection d’art ancien et le Centre d’art moderne Gulbenkian en cours de rénovation pour le volet XXe siècle, tous deux à Lisbonne. Un ensemble dont la fondation n’hésite pas à prêter les chefs-d’œuvre dans le monde entier. La fondation participe naturellement à la Saison culturelle franco-portugaise pour laquelle elle a triplé son budget annuel.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°594 du 9 septembre 2022, avec le titre suivant : Nuno Vassallo e Silva, la tête chercheuse de la Fondation Calouste Gulbenkian

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque