Royaume-Uni - Musée - Nomination

PORTRAIT

Nicholas Cullinan, directeur providentiel du British Museum

Par Marion Krauze · Le Journal des Arts

Le 10 avril 2024 - 506 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

L’actuel directeur de la National Portrait Gallery va prendre les rênes d’un « British » en difficulté.

1977 Nicholas Cullinan naît dans le Connecticut aux États-Unis et grandit dans le comté du Yorkshire en Angleterre, ses parents ayant voulu retourner dans leur pays d’origine. D’abord scolarisé à domicile, il obtient son bachelor, sa maîtrise et son doctorat au Courtauld Institute of Art de Londres, où il mène une thèse intitulée « L’archéologie de la connaissance : les fouilles de l’Arte povera ». Pendant ses d’études, il travaille à temps partiel comme assistant au service des publics de la National Portrait Gallery, avant d’obtenir la bourse Hilla-Rebay qui lui permet d’intégrer un temps les musées Guggenheim de Bilbao, New York et Venise.

2007 À 30 ans, il entre à la Tate Modern de Londres (qui s’est installée quelques années auparavant dans l’usine électrique désaffectée) en tant que conservateur d’art moderne. Il assure alors le commissariat d’expositions importantes, parmi lesquelles « Duchamp, Man Ray, Picabia » et « Cy Twombly : Cycles and Seasons » en 2008, « Edvard Munch : The Modern Eye » en 2012, puis, en 2014, « Malevich » et « Henri Matisse : The Cut-Outs », qui fut l’un des plus grands succès publics du musée, battant des records de fréquentation.

2013 Retour aux États-Unis pour rejoindre le Metropolitan Museum of Art (Met) de New York en tant que conservateur au département d’art moderne et contemporain, qui est alors présidé par Sheena Wagstaff, ancienne collègue de la Tate Modern. Il participe à l’élaboration du projet du Met Breuer, une annexe du musée dévolue à l’art moderne et contemporain, ouverte de 2016 à 2020. Il y est commissaire de l’exposition « Unfinished : Thoughts Left Visible ».

2015 Il prend la tête de la National Portrait Gallery de Londres, succédant à Sandy Nairne. Il supervise l’important réaménagement de l’institution, dont le budget est de 41,3 millions de livres sterling (48,3 M€), qui augmente les espaces ouverts au public d’environ 20 %. C’est également sous sa direction que le musée met fin au partenariat controversé qu’il entretenait depuis trente ans avec la compagnie pétrolière britannique BP. Ce parrainage avait notamment financé l’acquisition historique du Portrait d’Omai de Joshua Reynolds (1723-1792) pour 50 millions de livres sterling (58,3 M€), que Nicholas Cullinan avait qualifiée de « plus grande acquisition que le Royaume-Uni ait jamais réalisée ».

2024 Il dirigera le British Museum à compter de l’été prochain, alors que le musée traverse une période particulièrement délicate. Son prédécesseur Hartwig Fischer a démissionné en août 2023 à la suite du scandale provoqué par le vol de près de 2 000 objets qui a révélé d’importantes failles dans la gestion des collections. Nicholas Cullinan devra non seulement redorer le blason de l’institution mais aussi superviser l’ambitieux plan d’extension et de rénovation du bâtiment du musée à Bloomsbury, un projet prévu sur dix ans et estimé à 1 milliard de livres sterling (1,2 Md€). Il hérite pour cela d’un accord signé avec la firme BP qui garantit au musée une aide de 50 millions de livres (58 M€) étalée sur dix ans, partenariat fortement décrié par les éco-activistes.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°631 du 12 avril 2024, avec le titre suivant : Nicholas Cullinan, directeur providentiel du British Museum

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