École nationale du patrimoine

Précisions du directeur, Monsieur Jean-Pierre Bady

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1994 - 492 mots

À la suite de notre article \"Sombres perspectives pour l’école nationale du patrimoine\" (JdA n°2, avril), M. Jean-Pierre Bady, directeur de l’école, souhaite apporter les précisions suivantes :

"Les obstacles rencontrés aujourd’hui par l’École ne doivent pas en effet faire oublier les résultats obtenus en moins de quatre ans, qui ne sont nullement évoqués par votre article, et je m’en étonne."

Elle a pu accueillir quatre promotions et assurer la promotion de cent vingt-huit conservateurs stagiaires depuis 1990. Les cours et les stages organisés par elle (en directions régionales des affaires culturelles, en institutions patrimoniales et à l’étranger) ont été globalement réussis et ont permis à ces conservateurs de mieux connaître les réalités pratiques de leurs métiers. Grâce à leurs études en commun s’est produit un décloisonnement certain entre conservateurs des différentes spécialités qui ont appris à se connaître et à travailler ensemble : c’est l’un des objectifs majeurs de la réforme du corps des conservateurs du patrimoine qui commence à être atteint et qui aurait pu être indiqué.

L’École a aussi organisé la formation permanente de plus de mille cinq cents conservateurs et responsables du patrimoine dans les soixante-dix sessions et stages qu’elles a inscrits à son calendrier depuis 1990. Le programme de 1994 prévoit quarante-deux sessions et permettra de recevoir près d’un millier de conser­vateurs du patrimoine en
mobilité d’une spécialité à l’autre et de ceux qui ont été nommés au tour extérieur ; elle organise enfin pour certains d’entre eux leur année sabbatique. Ces formations complémentaires sont très demandées par les intéressés. Votre article n’en fait aucune mention et je le regrette.

L’École s’est résolument ouverte sur l’étranger en accueillant en moyenne cinq étudiants étrangers par promotion par rapport à un nombre de candidats très supérieur. Douze pays ont jusqu’à maintenant été représentés. Le renom international de l’École s’est concrétisé aussi lors des colloques organisés par elle à la fin de chaque année, qui ont attiré de nombreux spécialistes étrangers, l’un sur la conservation des œuvres d’art contemporain (en 1992), l’autre sur la formation des conservateurs de biens culturels en Europe (en 1993). Est préparé actuellement un nouveau colloque sur les "interfaces" entre le patrimoine culturel et le patrimoine naturel, qui aura lieu en décembre 1994.

La diversité des activités de l’École justifie donc le budget et les effectifs qui lui ont été attribués et que vous rapportez abusivement au seul aspect de la formation initiale des conservateurs. C’est en effet sur l’ensemble des missions de l’établissement (formation initiale, formation permanente, organisation du concours d’entrée et de sortie, centre de documentation, etc.) qu’il faut répartir les moyens dont il dispose.
Il est vrai que l’École rencontre actuellement les difficultés signalées dans votre article dont la solution, il faut le souligner, ne relève pas de sa responsabilité. Croyez bien cependant que ses dirigeants ne restent pas inactifs en ce domaine, et ont fait encore récemment, auprès des autorités concernées, les démarches nécessaires.

Jean-Pierre Bady, Directeur de l’École nationale du patrimoine

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : École nationale du patrimoine

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