Arabie Saoudite - Archéologie

ARCHÉOLOGIE

Arabie saoudite : découverte d’une grotte du Néolithique

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 24 avril 2024 - 428 mots

Cette découverte bouscule les connaissances sur les communautés pastorales du Néolithique dans la région.

Arabie saoudite. Un article publié le 17 avril dans la revue scientifique Plos one annonce la découverte de traces d’occupation d’une grotte et d’un tunnel de lave du site de Umm Jirsan, au nord-ouest du pays, près de Médine. Peu explorés jusqu’à présent, ces sites en partie enfouis ont livré aux archéologues des ossements humains et animaux [voir ill.] ainsi que d’autres traces archéologiques qui indiquent que le site a été occupé « au moins depuis le Néolithique jusqu’au Chalcolithique et l’âge de bronze », soit plusieurs millénaires (environ 6 000 à 3 000 avant J.-C).

Exceptionnel par sa taille (1 500 m de long et 45 m de large), ce tunnel de lave est le plus grand du pays et il était connu depuis 2021 pour ses dépôts d’os d’animaux. L’étude de l’occupation humaine dans cette région est lacunaire, et les fouilles à Umm Jirsan font partie d’un grand projet de la Commission du patrimoine saoudien (opérateur public) pour étudier les communautés pastorales anciennes. En effet, les chercheurs rappellent que l’usage des grottes et des tunnels de lave par des groupes d’éleveurs est attesté « par l’art pariétal et les relevés sur la faune locale », ce qui les a amenés à l’hypothèse que le tunnel et ses environs appartenaient à une route pastorale ancienne le long de laquelle les grottes constituaient des étapes.

Les premiers résultats d’analyses au carbone 14 révèlent des ossements animaux datant de 4 000 avant J.-C. et un crâne humain plus ancien (6 000 avant J.-C.). Alors que le climat actuel est de type aride – la région est désertique –, les recherches montrent qu’à la fin du Néolithique et à l’âge du bronze, le climat était plutôt tempéré : les grottes ont livré des restes végétaux et animaux très variés dont ceux d’animaux aujourd’hui absents de la région (hyènes, chevaux, ânes domestiques, chiens, chameaux). Ces découvertes confirment l’existence d’un écosystème riche déjà connu par les peintures pariétales des grottes comme le précise le communiqué de presse de la Commission pour le patrimoine saoudien.

Les auteurs de l’article ajoutent que concernant le régime alimentaire des humains, les analyses montrent qu’il était « riche en protéines animales, avec une augmentation de la consommation de plantes et céréales avec le temps », peut-être en lien avec les progrès de l’agriculture dans les oasis de la région au IVe millénaire avant J.-C. Ces nouvelles données permettent de préciser la chronologie des groupes pastoraux locaux et leur mode de vie avant leur sédentarisation et la diffusion de l’agriculture.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°632 du 26 avril 2024, avec le titre suivant : Arabie saoudite : découverte d’une grotte du Néolithique

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