Un politique à la présidence de la Cité de l’architecture

Catherine Chevillot n’aura pas eu les mêmes égards que Marie-Christine Labourdette renouvelée au Château de Fontainebleau : elle ne fera pas de deuxième mandat à la présidence de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Elle est remplacée par un magistrat de la Cour des comptes qui a fait toute sa carrière à la Ville de Paris puis au Sénat.

A sa sortie de l’ENA en 2000 (promotion Averroès, la même que celle d’Alexis Kohler le bras droit d’Emmanuel Macron) Julien Bargeton (51 ans) intègre la Cour des comptes. Mais il quitte la Cour très vite pour embrasser une carrière politique. D’abord à la Ville de Paris en tant qu’adjoint de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo qu’il lâche en 2017 au profit d’Emmanuel Macron. Candidat éphémère à la mairie de Paris, il rallie à Benjamin Griveaux avant que celui-ci n’abandonne après l’affaire de la vidéo intime. Entre-temps il a été élu sénateur de Paris mais n’est pas réélu en 2023. Il se replie alors à la Cour des comptes ne conservant qu’un mandat d’élu régional.

Ses compétences en matière d’architecture et de patrimoine sont aussi minces qu’une feuille de parchemin. Le communiqué de presse a toutes les peines du monde pour en trouver - il les situe sur le terrain des enjeux :« Julien Bargeton a construit une forte expérience des enjeux du monde de la culture et des enjeux du patrimoine, de l’architecture et de l’espace public par son parcours d’élu de Paris ».

Le premier président de la Cité de l’architecture – François de Mazières – était lui aussi élu municipal lorsqu’il a été nommé (en 2004), mais il avait alors derrière lui une carrière dans la culture, notamment en tant que directeur général de la Fondation du patrimoine puis conseiller culture à Matignon.