La Cour des comptes de Venise réclame des indemnités à l’architecte du Ponte della Costituzione

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 20 mars 2012 - 330 mots

VENISE (ITALIE) [20.03.12] – Santiago Calatrava, l’architecte espagnol qui a conçu le Ponte della Costituzione sur le Grand canal de Venise, a été mis en cause par le procureur de la Cour des comptes de Vénétie. Ce dernier réclame 3,4 millions d’euros pour « dommages et intérêts au Trésor public » suite à des erreurs dans la construction du pont qui ont entraîné des dépenses excessives. PAR CHLOÉ DA FONSECA

Dès la fin de sa construction en 2008, le Ponte della Costituzione présentait déjà des imperfections nécessitant des travaux d’entretien. C’est une forte augmentation du budget consacré au pont qui a mené la Cour des comptes à examiner des rapports d’experts et autres documents. En effet, l’appel d’offres en 2001 établissait le coût du chantier à 3,8 millions d’euros ; lorsque le projet de Santiago Calatrava a été approuvé, le budget était monté à 6,7 millions d’euros ; aujourd’hui, les dépenses engagées s’élèvent à 11,2 millions d’euros.

Le rapport du procureur, Carmine Scarano, dévoilé en partie par La Nuova déclare que « la réalisation du quatrième pont sur le Grand canal a donné lieu à une augmentation du coût initialement prévu et entraînera dans le futur une dépense constante et disproportionnée de la part de l’administration ». La cause de cette augmentation excessive du budget : les approximations de conception du pont, qui ont entraîné un « étonnant et honteux ensemble d’erreurs ». Trop d’argent public a été consacré à rétablir les défauts de l’infrastructure qui « souffre d’une pathologie chronique », estime Carmine Scarano. La nécessité d’une surveillance permanente et d’interventions de maintenance n’est « en aucune façon liée à la maintenance de routine ».

Le procureur de la Cour des comptes met en cause Santiago Calatrava et six membres de son cabinet d’architecture. Il requiert 3,4 millions d’euros d’indemnités pour dommages et intérêts au Trésor public de Venise. Santiago Calatrava a 90 jours pour rédiger et livrer un mémorandum de défense ; le procureur décidera ensuite s’il y a lieu d’inculper l’architecte ou de clore le dossier.

Légende photo

Venise, le Grand canal vu depuis le pont du Rialto - source Wikimedia

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