Les péripéties des bannières de l’artiste chinoise sur la façade des Beaux-Arts de Paris

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 15 février 2010 - 379 mots

PARIS [15.02.10] – Suspendue mercredi 11 février 2010 au matin sur la façade de l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris, quai Malaquais, l’œuvre de l’artiste chinoise Ko Siu Lan avait été décrochée le jour même pour « atteinte à la neutralité du service public ». Mais samedi, Frédéric Mitterrand ordonnait son réaccrochage.

L’œuvre de l’artiste, jouant d’une variation sur quatre mots « travailler, gagner, plus, moins » – détournement du slogan de Nicolas Sarkozy – flotte à nouveau sur la façade de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.

Le ministre de la Culture a ordonné samedi que l’on suspende à nouveau les bannières tout en s’excusant auprès de la jeune artiste chinoise, ravie d’attirer ainsi l’attention sur elle.

Le directeur de l’EBA, Henry-Claude Cousseau considérant le travail de l’artiste chinoise comme « trop explosif » et arguant même que « certains membres de l’école et des personnes du ministère de l’Education s’en offusquaient déjà » dans un courriel adressé au commissaire de l’exposition, Clare Carolin, avait fait décrocher les bannières.

Dans un communiqué, les Beaux-Arts de Paris avaient déclaré que l’artiste avait accroché son œuvre « sans que la direction en soit informée ». Argument réfuté par l’avocate de l’artiste, Me Agnès Tricoire, « dans la mesure où l’œuvre a été proposée et acceptée par les services compétents de l’Ecole », en ajoutant qu’elle figure dans le catalogue de l’exposition depuis un an.

Selon l’artiste, tout ceci est « malvenu car ce ministère doit bientôt décider du budget annuel de l’Ecole des Beaux-Arts ». Ko Siu Lan déplore le fait que « les enjeux économiques et politiques l’emportent sur toute autre préoccupation. »  « Venant de Chine, je ne comprends pas cette censure brutale en France. Cela montre le degré de conservatisme du climat politique et le degré de peur de Nicolas Sarkozy » a protesté l’artiste, avant d’exprimer ses remerciements à Frédéric Mitterrand sur toutes les radios durant le week-end.

L’œuvre de Ko Siu Lan devait faire partie d’une exposition intitulée « Week-end de sept jours » - du 13 au 21 février 2010 – dans le cadre d’un partenariat avec le Royal College of Art de Londres et le Lasalle College of the Arts de Singapour. Connu pour son travail autour des slogans politiques et de propagande, l’artiste internationale n’a jamais été censurée en Chine.

Henry-Claude Cousseau est par ailleurs poursuivi pour l’exposition « Présumés innocents » du CAPC de Bordeaux.

Légendes photo

Ko Siu Lan - Star Ferry Hong Kong (Oct 2006) - Performance 45 mn - Documentation vidéo - Photo C-print © www.kosiulan.net

Ko Siu Lan - Vu des bannières "travailler, gagner, plus, moins" - Ecole des Beaux-Arts - quai Malaquais - Paris © Ludosane

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