Politique

Nouvelles provocations du ministère russe de la Culture sur l’art contemporain

Par Séverine Petit · lejournaldesarts.fr

Le 8 décembre 2014 - 421 mots

MOSCOU (RUSSIE) [08.12.14] – Le vice-ministre russe de la Culture, Vladimir Aristarkhov, a qualifié l’art contemporain « d’épate, de pornographie » et de « conception non conventionnelle du bien et du mal ». Il a annoncé que l’Etat ne financera qu’un art déterminé « par la beauté et le talent ».

Selon le vice-ministre russe de la Culture, Vladimir Aristarkhov, l’art contemporain est aujourd’hui « de l’épate, de la pornographie, […] une conception non conventionnelle du bien et du mal », propos tenus à l’occasion du vernissage d’une exposition d’art contemporain « classique » à Moscou, approuvée par les autorités.

Il a cependant tenu à rappeler qu’au-delà de ces clichés, l’art contemporain était selon lui « admirable », si les artistes étaient « des personnes talentueuses et intelligentes. » Vladimir Aristarkhov considère que l’art influence l’âme, l’esprit et le cœur et que la chose la plus précieuse est le fait que l’art joue sur « le plan mystique, sur le plan de la beauté » rapporte Lenta.ru. Lorsque des journalistes lui demandent s’il est allé à la Biennale d’art contemporain de Moscou, il répond sincèrement que oui mais qu’il s’agissait de la « pire abomination qu’il n’ait jamais vue. » Il explique alors que, selon lui, l’art contemporain n’est plus aujourd’hui qu’un grand business, et que les biennales ne servent qu’à augmenter des prix déjà fous. The Artnewspaper Russia précise qu’il aurait conclu en disant que « le monde entier fait le commerce de stupéfiants, ce n’est pas pour cela qu’il faut l’encourager ».

L’exposition Emotions lors de laquelle le vice-ministre a tenu ces propos s’est ouverte le 4 décembre au Musée d’histoire contemporaine de Moscou. Le commissaire, Vladimir Dlougatch, a réuni une cinquantaine d’œuvres de onze artistes, représentant la tendance des traditions classiques de la peinture, contactés via Facebook. La directrice du Musée d’histoire contemporaine de Moscou, Irina Velikanova, s’est dit particulièrement heureuse d’accueillir un si brillant projet correspondant tout à fait aux nouvelles orientations qu’elle souhaite donner à son établissement.

Ces nouvelles orientations ont justement été au centre des discussions entre les journalistes et Vladimir Aristarkhov. Le ministère de la culture « souhaiterait que l’argent de l’Etat, au minimum, ne nuise pas à la santé de [ses] citoyens » rapporte ITAR-Tass. C’est pourquoi les critères de soutien aux projets artistiques seront désormais la beauté et le talent. L’art subventionné sera donc l’art qui fera naître des sentiments positifs chez les russes. A partir de l’an prochain, le ministère de la Culture commencera ainsi à travailler dans cette direction avec l’Académie russe de l’enseignement.

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