Unesco

Patrimoine mondial de l'Unesco : la candidature de Nîmes recalée

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 2 juillet 2018 - 405 mots

NIMES

La candidature de Nîmes au patrimoine mondial de l'Unesco a été recalée samedi, l'Unesco ayant suivi à Manama la recommandation de l'Icomos, un comité d'experts internationaux, de "différer" l'examen du dossier de la ville française.

La Maison carrée à Nîmes
La Maison carrée à Nîmes
Photo Danichou, 2011

Cette décision, annoncée à l'AFP par la délégation nîmoise présente à Bahrein, où est actuellement réuni le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, signifie que Nîmes (sud), qui accuse déjà des décennies de retard sur des sites voisins de même type, ne pourra représenter sa candidature que dans un an. La candidature de "l'ensemble urbain historique de Nîmes" reposait sur les monuments romains préservés, la Maison Carrée, l'amphithéâtre, le temple dit de Diane (partie d'un espace sacré appelé l'Augusteum), ainsi que des portions des murs et portes romaines qui furent intégrés à la ville médiévale ultérieure. Elle mettait également en avant les édifices Renaissance, néoclassiques et modernes inspirés par cette période romaine.

Le parcours de cette candidature, entamé en 2001, a été laborieux. A la mi-mai 2018, peu avant l'inauguration du nouveau musée nîmois de la Romanité, un bâtiment à l'architecture moderne controversée face aux arènes romaines, des experts internationaux en patrimoine avaient rendu un avis consultatif défavorable, recommandant alors de "différer" l'examen de l'inscription. La construction de cette façade moderne "à proximité de l'amphithéâtre" constitue "une menace grave pour l'intégrité du patrimoine de Nîmes", avaient asséné les experts du Conseil international des monuments et des sites (Icomos) dans un rapport d'évaluation. "L'analyse comparative n'a pas démontré" que Nîmes "se distingue suffisamment d'autres villes aux origines romaines similaires", avaient également estimé les experts de l'Icomos. La municipalité de Nîmes s'était dite "surprise" par cet avis mais "confiante", notamment en raison du soutien de l'Etat français.

Alors que des sites voisins comme les villes d'Arles, du Pont-du-Gard ou d'Orange ont accompli les démarches et obtenu un classement au patrimoine mondial dès les années 1980, le processus pour Nîmes a été beaucoup plus long et complexe, a confirmé Mary Bourgade, adjointe au maire de Nîmes en charge du tourisme et du dossier Unesco. La ville espérait une augmentation de 20 à 30 % du tourisme du fait de ce classement au patrimoine mondial. Mais là encore les experts internationaux avaient lancé un avertissement sévère à Nîmes sur "les effets potentiellement néfastes" du tourisme sur son patrimoine, alors que la fréquentation de ses monuments romains a bondi de 50 % en dix ans.

Cet article a été publié le 30 juin 2018 par l'AFP

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