Viollet-le-Duc, Françoise Bercé,

Une grande exposition lui fut même consacrée au Grand Palais en 1980. Son nom est attaché aux premières attentions portées au patrimoine architectural au début du XIXe siècle et à la restauration de certains monuments, comme l’église de Vézelay, de Notre-Dame de Paris, son grand chantier, et le château de Pierrefonds en Picardie, plus connu pour sa « reconstruction » que pour le nom des rois qui y vécurent éventuellement un jour. L’ouvrage, publié à l’occasion du bicentenaire de sa naissance, dépeint l’homme dans son entier (sa vie, sa compréhension du Moyen Âge, ses qualités de dessinateur), sans ambition de prendre parti pour ou contre l’œuvre d’un architecte-restaurateur qui fut tout autant décrié qu’acclamé, selon les époques. La dernière partie est néanmoins dédiée à sa fortune critique.

Mais l’auteur, chartiste, s’attarde essentiellement sur celle de ses écrits théoriques plus que sur ses travaux de restauration, renvoyant aux études récentes sur ce sujet plus technique. Reste un récit détaillé et précis, à la fois rigoureux et passionnant, nourri d’archives privées et publiques et de citations tirées des correspondances avec son père, Emmanuel Viollet-le-Duc, et Prosper Mérimée, la figure tutélaire – l’auteur publia en 2001 leur correspondance. Les dessins, plans et photographies anciennes l’enrichissent à propos. Ainsi l’iconographie, riche et de belle qualité, n’est pas étrangère au plaisir de la lecture de cet excellent ouvrage sur l’incontournable Viollet-le-Duc.