Galerie

XIXE-XXE SIÈCLES

Paul Signac, le marin

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 23 juin 2021 - 302 mots

Paris. Profitant de l’exposition du Musée Jacquemart-André, « Signac, les harmonies colorées », Françoise et Florence Chibret-Plaussu – à la tête de la galerie de la Présidence – ont accroché 28 aquarelles de Paul Signac (1863-1935).

La mère et la fille avaient déjà orchestré une présentation sur le même thème en 2001, mais avec quelques peintures.

Signac, principal théoricien du néo-impressionnisme, à partir de 1894, abandonne peu à peu la pratique de l’huile en plein air pour se consacrer à l’aquarelle sur le motif. « Il avait une très forte personnalité. Il était impulsif et spontané. Aussi, l’aquarelle correspondait bien à son caractère. Peu à peu, ce médium, plus fugace, plus léger, va devenir son moyen d’expression favori », commente Florence Chibret-Plaussu.

L’univers changeant de la vie portuaire et des miroitements de l’eau sont au cœur de son sujet. Initié à la voile par Gustave Caillebotte, Signac aura plus d’une vingtaine de bateaux, qu’il surnomme « Manet Zola Wagner » ou encore « L’Olympia ». Excellent marin, il trouve dans l’aquarelle le moyen d’allier ses deux passions : la mer et la peinture. D’ailleurs, de 1929 à 1931, il réalise grâce au mécénat de Gaston Lévy, co-créateur des magasins Monoprix, une série sur les ports de France. La galerie en expose plusieurs, comme Saint-Malo (janvier 1931), Barfleur ou encore Paimpol (1930).

Dans ses aquarelles, tout comme dans ses huiles, Signac utilise des couleurs pures et leurs contrastes : il annonce la libération de la couleur. « En poussant vers la couleur, Signac préfigure le modernisme et le fauvisme », souligne Françoise Chibret-Plaussu.

Parmi les œuvres présentées, dont les prix vont de 12 000 à 55 000 euros, signalons une petite mais ravissante aquarelle de Honfleur , vers 1899 ; Groix, retour de pêche à Port Trudy [voir ill.], 1923 ; Groix, bateaux pavoisés , 1923 ou Port-Louis, les sardiniers , vers 1920.

Signac, aquarelles,
jusqu’au 17 juillet, Galerie de la Présidence, 90, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°570 du 25 juin 2021, avec le titre suivant : Paul Signac, le marin

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