Foire & Salon

Arts premiers

Nouveau départ pour le Parcours des Mondes

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 2 septembre 2008 - 685 mots

Sous la houlette de la revue « Art tribal », la manifestation fait peau neuve du 10 au 14 septembre.

PARIS - Absence de marketing, sélection pas toujours rigoureuse, manque de contrôle… Les critiques couvaient depuis deux ans au sein des membres du Parcours des Mondes, créé par Rik Gadella. Les marchands d’arts primitifs ont ainsi applaudi des deux mains la reprise en main de l’événement par Pierre Moos, collectionneur et éditeur de la revue Art Tribal. « Il va y avoir un professionnalisme qu’on ne voyait pas autrefois. Avant, l’idée était de faire rentrer de l’argent pour les organisateurs, alors que là il s’agit de faire une manifestation de qualité », se félicite Bernard Dulon (Paris).
En accédant point par point aux attentes autrefois insatisfaites des professionnels, la nouvelle organisation met toutes les chances de réussite de son côté. « On a déjà fait un vetting pour le catalogue et une dizaine de pièces ont été retirées à l’unanimité. Il est aussi spécifié dans le contrat que si lors de l’événement une pièce doit être retirée et que le marchand s’y refuse, il ne pourra revenir l’année suivante. Les clients peuvent aussi demander des certificats, dont nous avons transmis un canevas aux exposants, égrène Pierre Moos. On veut que l’acheteur soit rassuré par une série de filtres. Mais il est clair que des choses peuvent nous échapper. » L’équipe a par ailleurs anticipé les risques (et reproches) de conflit d’intérêt entre la revue et le salon, en refusant dans le Parcours certains marchands pourtant annonceurs dans Art Tribal, quitte à perdre quelques pages de publicité.
En repartant sur de nouvelles bases sans pour autant faire table rase, Pierre Moos a convaincu les Bruxellois Bernard de Grunne, Pierre Dartevelle et Patrick Mestdagh de tester le salon. « J’avais toujours résisté, le marché parisien n’est pas facile si l’on n’est pas parisien, confie Bernard de Grunne. Je trouvais qu’il y avait trop d’exposants. Là, il y en a plus que d’habitude (1) et la compétition va être rude. J’espère qu’il y aura autant de collectionneurs que de marchands. » Pour élargir le socle des collectionneurs, Pierre Moos braconne du côté des amateurs d’art moderne et contemporain en favorisant des vis-à-vis, comme celui entre les œuvres de la galerie Patrice Trigano et les pièces d’art tribal de Bernard de Grunne. Johann Lévy (Paris) fait lui dialoguer des patchworks sur soie de l’artiste sud-africaine Billie Zangewa avec une dizaine de fragments parfois saisissants comme une tête dite Mahen Yafe. Un face-à-face d’autant plus intéressant que les patchworks jouent sur des effets de coupure ou de rupture de composition. De son côté, Jeanne-Bucher (Paris) accueillera l’espace VIP dans un cadre où se côtoient des œuvres de Giacometti, Laurens, Dubuffet ou Vieira da Silva. La cerise sur le gâteau de cette opération séduction étant l’exposition de la collection d’art tribal des galeristes Liliane et Michel Durand-Dessert à la Monnaie de Paris.
Ce souffle inédit a donné une envie d’expositions thématiques à plusieurs participants. Sous le titre « Ancêtres », Renaud Vanuxem (Paris) réunit une quarantaine d’objets d’Afrique, d’Indonésie et d’Océanie. L’idée ? Confronter des sculptures classiques et archaïques avec quelques raretés comme une pièce Kalash ou un spécimen Naga de taille quasi humaine. La galerie Dandrieu-Giovagnoni (Rome) met, elle, en exergue un bestiaire imaginaire avec notamment un masque picoreur Dogon au long bec. Les Flak (Paris) se concentrent pour leur part sur l’art des Esquimaux et Indiens de Colombie-Britannique, tandis que Pierre Amrouche (Paris) s’installe chez son complice Alain de Monbrison avec des sculptures Lamba et Losso du Togo. C’est une incursion du côté du Cameroun et du Nigeria que propose enfin Bernard Dulon en exposant une soixantaine de pièces issues de la collection Alain Javelaud.
Si le galop d’essai se révèle fructueux, il ne serait pas étonnant que le Parcours bourgeonne à New York ou Miami. Prévoyant, Pierre Moos a d’ailleurs déjà déposé un libellé anglais, « Around the World » !

(1) 65 contre 51 l’an dernier.

PARCOURS DES MONDES

10-14 septembre, Quartier Saint-Germain-des-Prés, Paris, www.parcours-des-mondes.com, les 10, 12 et 13 11h-19h, le 11 11h-21h le 14 11h-17h.

PARCOURS DES MONDES

- Organisation : Revue Art Tribal
- Nombre d’exposants : 65
- Cotisation : 3 900 euros

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°286 du 5 septembre 2008, avec le titre suivant : Nouveau départ pour le Parcours des Mondes

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