Foire & Salon

Entretien

Louis de Bayser : « Il y aura 1 000 à 1 200 dessins à voir au Salon du dessin »

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 26 avril 2022 - 890 mots

Le président du Salon du dessin présente cette 30e édition qui s’inscrit dans la Semaine du dessin et qui, cette année, noue un partenariat avec l’autre salon majeur dans la spécialité, Drawing Now, dévolu à la création contemporaine.

Quels vont être les temps forts de cette 30e édition ?

Comme avant le Covid, plusieurs événements vont rythmer le salon : le vernissage le mardi, le déjeuner des conservateurs de musée le mercredi, et la remise du 15e prix de dessin contemporain de la Fondation Daniel & Florence Guerlain le jeudi. Autre temps fort, l’exposition muséale, confiée cette année aux collections du futur Musée du Grand Siècle de Saint-Cloud. En construction pour encore deux années, ce musée prendra place dans la grande caserne de Saint-Cloud. Une partie importante de ses collections provient de la donation Pierre Rosenberg, riche de trois mille cinq cents dessins, plusieurs centaines de tableaux mais aussi de verres de Murano… Nous aurons la chance d’avoir quarante dessins issus de cette collection – allant de Simon Vouet jusqu’à la fin du XXe – et jamais exposés. Il est intéressant de montrer que le monde des musées est toujours en évolution mais aussi de présenter des dessins provenant d’un collectionneur privé qui les a achetés sur le marché ces quarante ou cinquante dernières années. Il y aura également les XVe Rencontres internationales, dont le sujet, « De l’art des jardins de papier, concevoir, projeter, représenter », était déjà prévu en 2020 mais a été repoussé en raison de la crise sanitaire. Ce colloque aura lieu cette année et l’année prochaine, sur deux demi-journées, le mercredi et le jeudi après-midi. Pour l’illustrer, un petit espace est réservé au Musée des arts décoratifs, qui exposera des grands projets de jardins par Achille Duchêne.

Quelles sont les nouveautés de cette édition ?

Cinq nouveaux marchands intègrent la manifestation : les Français Ambroise Duchemin (spécialiste de la fin XIXe-début XXe, notamment des artistes symbolistes) et Louis & Sack (qui expose des artistes japonais de la nouvelle École de Paris), mais aussi trois galeries italiennes : Romano Fine Art (Florence), Apolloni Laocoon (Rome) et Enrico Frascione (Florence). La dessinatrice Christelle Téa exécutera également des dessins à la plume à l’intérieur du salon, notamment des ambiances de stands. Ses réalisations seront vendues pour financer la restauration d’un dessin du Musée des arts décoratifs.

Cette année, le salon s’associe à Drawing Now, le salon du dessin contemporain. Comment ce partenariat va-t-il se matérialiser ?

Cela fait plusieurs années que nous faisons en sorte que les deux salons aient lieu en même temps. Le fait de pouvoir à nouveau tenir nos événements après la crise nous a fait penser que ce serait bien d’annoncer notre actualité au même moment. C’est aussi l’occasion de célébrer les anniversaires de ces deux événements car le Salon du dessin fête ses 30 ans et Drawing Now ses 15 ans. Cela ne se reproduira plus jamais ! Aussi, il y aura un billet commun : 15 euros pour le Salon du dessin, 16 euros pour Drawing Now et 25 euros pour les deux, ainsi que des éléments de communication réciproques. Et puis le palais Brongniart et le Carreau du Temple ne sont qu’à trois stations de métro. En revanche, pour visiter les deux manifestations, il faudra se ménager un bon temps de visite, car ces salons sont assez denses.

C’est assez extraordinaire que nous puissions avoir ces deux événements spécialisés dans la même ville, faisant de Paris la capitale du dessin pendant une semaine. Par ailleurs, ce partenariat peut aussi pousser des collectionneurs à acheter dans l’autre salon alors qu’ils ne se rendaient que dans un seul.

Pouvez-vous nous parler de la Semaine du dessin que le salon organise ?

Il s’agit de la 22e édition. Le principe est de permettre aux institutions (musées, bibliothèques…) qui ont des collections de dessins, de pouvoir les montrer car le dessin, de par sa nature fragile, n’est pas exposé de façon permanente. L’idée, à l’origine, est d’ouvrir ces cabinets pour que le public, les collectionneurs mais aussi les conservateurs, notamment étrangers, puissent les voir à cette occasion. De nombreuses visites privées de cabinets ou de départements de dessins sont ainsi organisées. Cette année, vingt institutions participent, comme, par exemple, les châteaux de Fontainebleau, Chantilly, Versailles, la Fondation Custodia, les musées d’Orsay, Pompidou et aussi la collection Hermès.

Que peut-on découvrir au Salon du dessin ?

À travers les 39 marchands sélectionnés (dont 19 étrangers), l’objectif du salon est de proposer une vraie diversité dans les dessins exposés et de montrer à quel point les sujets et les techniques employées sont variés, pour ainsi surprendre le visiteur. Le dessin, ce n’est pas qu’un croquis : il y a aussi l’aquarelle, le lavis, la plume, le fusain, la gouache, le pastel… On y trouve des portraits, des paysages, des draperies, des mains… Il y aura 1 000 à 1 200 dessins à voir, selon la répartition suivante : dessins anciens (40 %), modernes (40 %) et contemporains (20 %), pour des prix très variés, de cinq mille à plusieurs centaines de milliers d’euros. Quelquefois, des dessins se vendent même au-dessus du million ! J’espère en tout cas que les amateurs seront au rendez-vous car, même si tout a tendance à reprendre normalement, il reste encore une part d’inconnu. En tout cas, nous faisons tout pour que le salon soit un événement incontournable.

Salon du dessin,
du 18 au 23 mai 2022. Palais Brongniart, place de la Bourse, Paris-2e. Tarif : 15 à 7,5 €. Billet couplé avec Drawing Now : 25 €. www.salondudessin.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°754 du 1 mai 2022, avec le titre suivant : Louis de Bayser : « Il y aura 1 000 à 1 200 dessins à voir au Salon du dessin »

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