Londres fait de la résistance

Richard Green ouvre une galerie sur New Bond Street .

Le Journal des Arts

Le 9 mai 1998 - 481 mots

Richard Green a résisté au chant des sirènes américaines. Le galeriste londonien ouvrira, fin mai, une nouvelle galerie dans les anciens locaux de Wildenstein, où seront notamment exposés des tableaux impressionnistes et modernes, des marines et de l’art anglais du XVIIIe siècle.

LONDRES (de notre correspondante) - Fin mai, Richard Green ouvrira sa nouvelle galerie au 147 New Bond Street. Après une année de rénovation, les anciens locaux de Wildenstein vont abriter la galerie de peinture la plus vaste et la plus en pointe de Londres. Green, dont le chiffre d’affaires pour 1996 et 1997 dépassait 30 millions de livres sterling (environ 300 millions de francs), ne souhaite pas révéler le coût exact de l’opération, que l’on peut estimer entre deux et trois millions de livres.

Au moment où tout le monde évoque le déplacement du marché de l’art vers New York, s’installer au Royaume-Uni, dans cette galerie prestigieuse, est une entreprise audacieuse. C’est aussi conforter l’importance de Londres sur le marché de l’art : “Si Green avait décidé de s’installer à New York, c’en était fini de nous”, note un marchand de Bond Street. Richard Green a réussi à obtenir ce bail à un prix très raisonnable, il y a dix-huit mois, à un moment où Wildenstein était pressé de fermer sa galerie londonienne. Le marché ne s’était pas encore redressé, et Green était sans doute le seul marchand assez téméraire pour tenter un projet aussi ambitieux.

“Il n’y a pas de meilleur emplacement que Bond Street”, souligne Jonathan Green, un des fils de Richard Green. “Nous préférons être ici que sur Madison Avenue ou au Faubourg Saint-Honoré. Londres joue encore un rôle majeur sur le marché de l’art, et nos clients adorent venir ici.”

Le bâtiment d’une superficie d’environ 700 m2 s’étend sur cinq étages, le sous-sol disposant de réserves qu’envierait plus d’un musée. Les deux premiers niveaux, reliés par un spectaculaire escalier, offrent de beaux espaces d’exposition. L’arrière de la galerie est éclairé par une verrière nouvellement installée. Les étages supérieurs sont occupés par une vaste bibliothèque, des bureaux, dont celui de Richard Green, une salle-à-manger et le service comptable. Le nouvel aménagement a été conçu par John Green, frère de Richard, un ancien promoteur immobilier. L’architecture intérieure est l’œuvre du flamboyant Veere Grenney, qui vient de rénover les appartements royaux du Claridge. Les corniches et les encadrements de portes d’origine ont été refaits à l’identique, et une magnifique cheminée ancienne a été installée. Il s’en dégage une impression de qualité, d’opulence discrète et de bon goût.

Richard Green et sa sœur Penny Marks occuperont la nouvelle galerie, où ils présenteront notamment des tableaux impressionnistes et modernes, des marines et de l’art anglais du XVIIIe siècle. Les maîtres anciens, le domaine de Jonathan Green, resteront en face, au 33 New Bond Street, et les peintures victoriennes, la spécialité de Mathew Green, dans la galerie du 39 Dover Street.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°60 du 9 mai 1998, avec le titre suivant : Londres fait de la résistance

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