Foire & Salon - Photographie

Le salon des photographes non encore représentés en galerie résiste

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 11 avril 2024 - 367 mots

PARIS

Paris. Deuxième édition honorable pour « unRepresented by Approche », qui s’est tenu au Molière, dans le 1er arrondissement, du 4 au 7 avril dernier.

Maxime Riché, Feather River Canyon, série Paradise, 2023, résinotype à la cendre de pin sur base gélatino-pigmentaire non-toxique, papier Fabriano artistico, 73 x 87 cm. © Maxime Riché
Maxime Riché, Feather River Canyon, série Paradise, 2023, résinotype à la cendre de pin sur base gélatino-pigmentaire non-toxique, papier Fabriano artistico, 73 x 87 cm.
© Maxime Riché

Les propositions étaient de qualité et les institutions et collectionneurs étaient « plus nombreux cette année encore que l’an dernier », rapporte Émilia Genuardi, fondatrice et directrice du salon. « Nous ne sommes pas à un niveau de ventes mirobolant, mais tout le monde est satisfait par la qualité des rencontres. »

Dès sa première édition, unRepresented avait déjà séduit les familiers du salon Approche, son pendant, organisé parallèlement à Paris Photo à l’automne. Son pendant ou presque, car si tous les deux obéissent au même principe – proposer une sélection resserrée d’artistes plaçant l’exploration de la matérialité photographique au cœur de leur réflexion iconographique et plastique –, unRepresented by Approche se distingue de son aîné par son principe directeur : des artistes non représentés par une galerie mais soutenus par un collectionneur ou un groupe de mécènes.

Expérimentations physico-chimiques

L’édition présentait cette année quinze expositions personnelles d’artistes, dont un duo, qui ont offert un bel éventail de travaux à des prix s’étageant entre 700 euros et 30 000 euros pour l’œuvre la plus chère : une pièce unique de très grand format, dernière-née de la série « Matière noire » du Canadien Martin Désilets, hypnotique abstraction tout en variation de gris et de noirs réalisée en 2024 à partir de 80 gravures des « Désastres de la guerre » de Francisco de Goya. Après avoir photographié les gravures au Musée Goya à Castres, un travail d’agrandissement et de superposition a permis aux images d’atteindre cette tonalité sombre.

Portraits d’artistes contemporains ou d’anonymes tirés sur mosaïque par Clément Mitéran, cyanotype sur pierre ou tissage de l’Iranien Pooya Abbasian, ou encore résinotypes de Maxime Riché de la série « Paradise » sur la construction de cette ville californienne après l’incendie qui la ravageait en 2018 : la photographie à l’épreuve de la matière, et inversement, la matière à l’épreuve de la photographie, engendrent des pièces qui troublent la perception et séduisent par leur spécificité.

UnRepresented by Approche résiste malgré la morosité du marché. Morosité qui n’empêche pas Émilia Genuardi d’envisager la création, en décembre prochain, d’un troisième salon, consacré cette fois à l’édition du livre d’artiste.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°631 du 12 avril 2024, avec le titre suivant : Le salon des photographes non encore représentés en galerie résiste

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