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ART CONTEMPORAIN

La « Divine Comédie » de Tacita Dean

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 1 juillet 2022 - 508 mots

PARIS

L’artiste britannique a conçu les décors d’un ballet autour du célèbre poème de Dante. Les œuvres qui ont accompagné ce travail sont montrées à la galerie Marian Goodman.

Tacita Dean. © Sabine Maierhofer, 2011, CC BY-SA 4.0
Tacita Dean.
Photo Sabine Maierhofer, 2011

Paris. En octobre 2021, était présenté pour la première fois au Royal Opera House à Londres, The Dante Project chorégraphié par Wayne McGregor sur une partition originale de Thomas Adès, et des décors et costumes signés par l’artiste britannique Tacita Dean. Créé à partir de la Divine Comédie de Dante Alighieri, le ballet retrace en trois actes la traversée des trois royaumes des morts : « L’Enfer », « Le Purgatoire » et « Le Paradis ». En mai 2023, dix-neuf représentations seront données à l’opéra Garnier, à Paris.

En attendant, la galerie Marian Goodman montre les œuvres créées en parallèle par Tacita Dean alors qu’elle travaillait aux décors. Elle présente en première mondiale, Fata Morgana, son dernier film tourné en 16 mm, et pour la première fois en France One Hundred an Fifty Years of Painting, entretien entre Luchita Hurtado et Julie Mehretu, filmé en 2020, dans la lignée des portraits de Mario Mez (2002), Merce Cunninhgam (2008) et d’Edwin Parker (2011). En outre, la librairie de la galerie vend une série de lithographies offset issues d’images extraites de son film Antigone (2018).

C’est donc un bel aperçu des créations des trois dernières années de Tacita Dean qu’offre la galerie avant que soit inaugurée, en juillet, au Musée d’art moderne de Luxembourg, l’exposition des pièces originales des décors du Dante Project, notamment Inferno, un immense dessin sur tableau noir de plus de douze mètres de long, et le film abstrait du troisième acte, Paradise, en format panoramique.

Les couleurs de l’enfer

À Paris plus spécifiquement, on retrouve les œuvres créées durant la conception des décors et qui résultent des différentes pratiques artistiques de Tacita Dean : dessin, photographie, film, gravure et sérigraphie, en particulier celles tirées du film Paradise, aux sphères planétaires et aux couleurs intenses hypnotiques empruntées à la palette de William Blake. L’œuvre Inferno, qui se réfère au décor de « L’Enfer », se développe ici en une bande de huit photogravures sombres, réalisées à partir d’un panorama de photographies anciennes d’une chaîne de montagnes que Tacita Dean a renversé de manière à la placer au-dessus des têtes des damnés. Annotations et collages relatent, quant à eux, le voyage de Dante et Virgile aux Enfers.

On retrouve aussi dans ce florilège de pièces récentes, les sujets récurrents chers à l’artiste qui partage désormais sa vie entre Berlin et Los Angeles. L’arbre en particulier, figure centrale du décor du « Purgatoire », dont la galerie présente deux somptueuses photographies immenses (290 x 415 cm) élaborées chacune selon le même principe symbolique (passage d’un négatif à un positif), avec au bout, un impressionnant jacaranda fleuri dominant le paysage urbain de Los Angeles. Les contours et le cadre sont recouverts d’imperceptibles traits de crayon blanc donnant à l’ensemble une atmosphère vaporeuse. Les prix des œuvres commencent à 7 000 euros (hors taxes) pour les éditions en série et à 32 000 euros (hors taxes) pour les œuvres uniques (cadre inclus).

Tacita Dean,
jusqu’au 23 juillet, Galerie Marian Goodman, 75, rue du Temple, 75003 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°592 du 24 juin 2022, avec le titre suivant : La « Divine Comédie » de Tacita Dean

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