Galerie

Gilles Barbier change de galerie dans la douleur

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 2023 - 334 mots

Paris, Bruxelles. « Après trente ans […], la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois et Gilles Barbier ont décidé de cesser leur collaboration. »

Le communiqué du 11 septembre n’est pas commun dans le cadre d’une séparation avec un artiste – information habituellement passée sous silence par les galeries. Que s’est-il passé ? « Incompatibilité d’humeur », résume Gilles Barbier, qui assure que la décision est le fait de la galerie, tout en estimant qu’elle n’en faisait plus assez pour la promotion de son œuvre, pourtant sélectionnée en 2022 dans l’exposition « Les choses. Une histoire de la nature morte », au Louvre, et montrée la même année au Musée Soulages (« Machines de production »), à Rodez. Les ventes récentes ont par ailleurs été très satisfaisantes, pour un chiffre avoisinant 600 000 euros au dernier exercice, commission de la galerie incluse.

Alors ? « La question financière n’a jamais été en cause. Gilles, Catherine [sa femme], Marianne [Le Métayer] et moi étions extrêmement proches. La dégradation progressive de nos relations est à mes yeux la principale cause de notre séparation », affirme Georges-Philippe Vallois. C’est la demande de rémunération imposée à la galerie par Catherine Barbier, en tant qu’assistante de son mari – dont elle réalise une partie des dessins – qui aurait cristallisé la mésentente latente. Chaque partie a pris un avocat. Les comptes ont été soldés, et à la rentrée, l’artiste a envoyé trois semi-remorques afin de récupérer ses œuvres.

Quelques jours auparavant, Gilles Barbier vernissait à Bruxelles un solo show chez Huberty & Breyne, galerie spécialisée dans la bande dessinée désireuse de s’ouvrir à l’art contemporain. Avec une soixantaine de pièces présentées, cette exposition balaie son œuvre, de ses figures de super-héros vieillissants aux architectures de bibliothèques de la série de gouaches « Equilibrium ». Sur le seuil de cette rétrospective, le visiteur est accueilli par A Very Old Thing, sorte de Hulk fossilisé et végétalisé assis sur un fauteuil club. Un exemplaire de cette sculpture trônait il y a encore quelques mois dans l’appartement de Georges-Philippe Vallois. Le galeriste l’a retirée de son salon.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°618 du 6 octobre 2023, avec le titre suivant : Gilles Barbier change de galerie

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