PARIS
Un très bon vernissage, des présentations soignées et une offre de qualité ont permis aux exposants de conclure plusieurs transactions dès les premières heures d’ouverture du salon.
Paris. L’édition 2021 de Fine Arts Paris, qui a refermé ses portes au Carrousel du Louvre le 11 novembre, a gravi une marche. La scénographie signée Jacques Garcia accueillant les visiteurs, l’ajout d’un deuxième hall, des stands plus vastes, ont donné une respiration au lieu. « Une ambiance feutrée, intimiste, et une organisation dynamique », voilà comment Thomas Lorenceau a décrit ce salon. Le jour du vernissage, les allées étaient bondées – 2 800 visiteurs ont été comptabilisés pour cette seule journée – et même si le week-end a été plus calme, des collectionneurs estimés ont fait le déplacement. On relevait la présence de Belges, de Suisses, de Hollandais ; en revanche, très peu d’Anglo-Saxons avaient fait le déplacement.
Les stands, soignés, étaient garnis d’œuvres de qualité, avec une prédominance de peintures et de sculptures. Certains marchands avaient même sorti des pièces rares, démontrant ainsi qu’ils croient en ce salon : De Jonckheere présentait une paire de panneaux de Jan Brueghel le Jeune (1601-1678) provenant d’une collection privée espagnole : des Allégorie du Goût et Allégorie de l’Ouïe issues d’une série sur les cinq sens – les trois autres n’ont pas été retrouvées (autour de 1 M€). Sur le petit stand de la jeune galerie Seine 55, ouverte en 2018, on dénombrait pas moins de quatre Soulages (pour des prix allant de 150 000 euros à 2,8 millions d’euros) dont un brou de noix sur papier marouflé sur toile daté de 1948. « C’est avec ses premières peintures sur papier que Pierre Soulages a gagné, dès 1948-1949, une reconnaissance internationale », précisait le marchand Pierre Andrin. Benjamin Steinitz exposait quant à lui un couple de Japonais en buste, 1875, en bronze doré et argenté, fondu par la Maison Christofle d’après un modèle d’Émile Coriolan Hippolyte Guillemin ; montrés à l’Exposition universelle de 1878, ils sont issus de la collection Paul Christofle (850 000 €).
Tous les marchands affirment avoir vendu, aucun ne semblait déçu. Les galeries Mendes, Univers du bronze ou encore De Bayser ont cédé plus d’une dizaine de pièces dont certaines à des musées, tel le Retour du marin, 1863-1865, de Carl Gustaf Plagemann chez Mendes acquis par le Musée des beaux-arts de Stockholm. Les pièces d’un montant situé au-delà de 200 000 euros ont eu cependant plus de mal à trouver preneur.
Parmi les autres ventes, une Vierge de l’Annonciation, école du Languedoc-Roussillon, vers 1500, présentée pour la première fois sur un salon, chez Sismann, a été emportée par un collectionneur français (entre 150 000 et 200 000 €). Chez Trebosc & Van Lelyveld, L’Aliénée, 1924, un bronze de Jeanne Bardey, dernière maîtresse et élève de Rodin, trouvait rapidement un acquéreur, tout comme un portrait en marbre d’Antonio Canova, 1817, exposé par la galerie londonienne R+V (Robilant + Voena), ou Le Vœu de Louis XIII, de Carle van Loo (1705-1765), une esquisse préparatoire pour le maître-autel de Notre-Dame-des-Victoires chez Aaron (autour de 100 000 €).
Plusieurs galeries présentaient des ensembles, à l’instar de Fabienne Fiacre, dont une quarantaine d’œuvres d’André Devambez tapissaient le fond du stand – « uniquement des petits formats, que l’artiste appelait lui-même “les tout-petits” (de 2 800 à 85 000 €). Pendant deux ans, la galeriste a peaufiné cet accrochage, un travail vite récompensé avec une dizaine de ventes à la clé, parmi lesquelles la pièce maîtresse, La Fête de la fée, 1922, qui rejoint une collection privée allemande. À la galerie Tanakaya, six panneaux comportant en recto verso des gravures « à la Manière noire » (contraste de noir et blanc) de Kiyoshi Hasegawa (1891-1980) étaient suspendus au milieu du stand (prix jusqu’à 45 000 €). Au mur étaient accrochées dix estampes de premier tirage de Hiroshige, dont Le Jardin des pruniers à Kameido (130 000 €), réservé. Antoine Laurentin avait quant à lui rassemblé plusieurs œuvres de Geneviève Asse, quand Patrick Lancz (Bruxelles) consacrait un mur à des natures mortes de René Huin (1933-2019) et que la galerie Paul Prouté avait mis en avant Jean-Baptiste Sécheret (né en 1957).
Dans quelques jours, ce sera au tour de La Biennale d’ouvrir, cette fois-ci au Grand Palais éphémère. « C’est un comble qu’il y ait deux salons à quinze jours d’intervalle dans la même ville. Cette situation ne doit pas durer. S’il n’y a pas eu de captation d’exposants, en revanche, cela pourrait nous nuire car des exposants qui sont à La Biennale auraient tout à fait eu leur place à Fine Arts Paris », a regretté Louis de Bayser, aux commandes de Fine Arts Paris .
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Fine Arts Paris monte en gamme
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°577 du 12 novembre 2021, avec le titre suivant : Fine Arts Paris monte en gamme